Mercredi en fin d'après-midi, trois agents de sécurité ont été conduits en urgence par les pompiers à l'hôpital Bouzidi-Lakhdar de Bordj Bou-Arréridj après qu'ils eurent avalé une quantité de fibres d'amiante bleu. Ils menacent de recommencer si leurs revendications ne sont pas satisfaites. C'est la seconde tentative de suicide collectif enregistré dans l'usine d'amiante de Bordj Bou-Arréridj, depuis dimanche dernier, soit le jour où 24 agents de sécurité qui y exercent ont décidé de revendiquer le droit à l'intégration ou l'indemnisation. La première fut celle de 8 agents qui ont tenté de se jeter du haut d'un silo, mais qui a été avortée de justesse après l'intervention des sapeurs-pompiers. En effet, mercredi en fin d'après-midi, 3 ouvriers ont été conduits en urgence par les pompiers à l'hôpital Bouzidi-Lakhdar de Bordj Bou-Arréridj, après qu'ils eurent avalé une quantité de fibres d'amiante bleu. Ils menacent de recommencer si leurs revendications ne sont pas satisfaites. “Nous avons pris la décision de nous suicider, mais les agents de la Protection civile nous ont conduits ici à l'hôpital”, raconte l'un d'eux Fatah Harzellah. Les protestataires ont été mis sous surveillance médicale et un imam est venu leur parler pour éviter le pire. “Trois des protestataires, dont l'un est dans un état grave, ont ingurgité de l'amiante bleue stockée dans le laboratoire. Ils ont été transférés à l'hôpital”, déclare leur porte-parole. Les suicidaires en question ont déjà quitté l'hôpital. Selon les autorités locales, il ne s'agissait pas d'empoisonnement, mais d'un état de fatigue et de stress dont ils souffraient. “Un lavage d'estomac et les premiers soins ont été rapidement prodigués aux trois patients”, dira un médecin. “On ne sait pas s'il y aura des séquelles à court ou long terme après l'ingestion de ce genre de produits toxiques”, a-t-il ajouté. Les autorités affirment même que les analyses de sang effectuées sur ces trois personnes n'ont révélé aucune trace de ces produits toxiques. Le fait est que le pire a été évité. Il aurait pu y avoir beaucoup plus de victimes. “Notre groupe compte 24 personnes, tous des agents de sécurité qui veulent être intégrés entièrement ou indemnisés après dix années de loyaux services, sur des lieux très dangereux et dans des conditions très difficiles ! Nous n'avions plus qu'à nous suicider”, précise M. Harzellah. Il est ainsi difficile de légitimer un acte pareil qui s'apparente au dernier recours que ces hommes ont trouvé, car errant d'une administration à une autre, sans que personne ait pu ou su leur répondre. Seul le secrétaire général de l'UGTA, Abdelhamid Aïdel, tente de trouver une solution à cette situation. Accompagné d'un groupe de représentants des protestataires, ce dernier s'est déplacé à la Centrale syndicale, mercredi dernier, où il aurait rencontré Sidi-Saïd. “Notre tentative de suicide, même si elle n'a pas eu lieu, est une responsabilité que doivent assumer les autorités”, lancent les agents de sécurité. Et de réclamer de nouveau le règlement de leur situation par leur intégration ou l'indemnisation. “La situation est insupportable et nous sommes prêts à tenter de nous suicider de nouveau s'il le faut”, affirme le porte-parole de ce groupe. Chabane BOUARISSA Une fabrique de faux médicaments démantelée à Ras El-Oued Une fabrique clandestine de médicaments à base d'herbes médicinales a été démantelée dans la ville de Ras El Oued, 30 kilomètres de Bordj Bou-Arréridj, à la suite d'une enquête menée par la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale. À l'issue d'une perquisition effectuée dans ce “laboratoire” clandestin, le propriétaire a été placé en garde à vue. Cinq autres personnes ont été interpellées, à savoir des femmes au profil “très discret” et toutes originaires de la région. Selon les enquêteurs, “l'ensemble de la chaîne” a été démantelé dans cette opération.Le procureur près le tribunal de Ras El Oued a annoncé que le mis en cause, âgé de 27 ans, a été placé sous contrôle judiciaire et devra répondre des accusations d'exercice illégal de la pharmacie, défaut de registre du commerce et tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l'homme. Les faux médicaments étaient vendus à des malades pour divers maux. Emballés dans des faux cartons avec des mentions et étiquettes de marques connues. Après analyse des échantillons, le laboratoire de la police judiciaire scientifique de Constantine a révélé que les produits étaient dangereux. Certains étaient périmés, alors que d'autres étaient toxiques. L'enquête est toujours en cours. Chabane B.