“Un joint de kif recèle près de 400 produits chimiques et il est scientifiquement prouvé que parmi ceux-ci, 60 causent le cancer. Le cannabis est le produit illicite le plus consommé par les jeunes et, sur le plan social, il est courant de constater une démotivation scolaire, due notamment aux difficultés de concentration à l'école et à la maison.” Le cannabis et les psychotropes sont aujourd'hui les produits illicites les plus consommés par les jeunes de la région. Ce fléau, dans la daïra de Maghnia, a pris des proportions vraiment alarmantes, surtout chez les jeunes de la tranche d'âge variant entre 12 et 35 ans, a souligné le jeune officier de la police judiciaire, Guezzane Mohamed, lors d'une rencontre “sur les dangers de la drogue” qui s'est déroulée au siège du cinéma El-Asfour, en présence du responsable de la daïra, des autorités civiles et militaires et de quelques représentants d'associations locales et de citoyens de la société civile qui ont tenu à dénoncer ce mal qui gangrène de nombreux quartiers de leur ville, se propageant même jusque dans les établissements scolaires. Après avoir dressé un long et très explicatif tableau sur les divers symptômes physiques et psychiques pouvant affecter les consommateurs de drogue, notre orateur s'est étalé sur le caractère préventif de cette lutte en déplorant l'absence de police de proximité et la démission des associations locales et de la société civile face à ce pernicieux fléau. Même les religieux ne jouent pas leur rôle, car ils tiennent à ne pas froisser les généreux donateurs qui fréquentent assidûment les mosquées et dont certains sont de riches narcotrafiquants qui n'hésiteront pas à mettre la main à la poche pour obtenir la mutation de l'imam déclaré persona non grata. Plusieurs interventions intéressantes sont venus étayer le débat, notamment celle d'un représentant d'une association locale qui a interrogé le conférencier sur la question ayant trait à la “protection du citoyen” dans le cadre de son éventuelle coopération avec les services de sécurité. Ce dernier, visiblement gêné par la question posée, a dénoncé l'absence de mesures envisagées dans le cadre de ce genre de protection, mais que le citoyen honnête devait avant tout tenir compte des recommandations de la religion musulmane qui condamne catégoriquement le délit de non-assistance à personne en danger moral ou physique, laissant ainsi la libre appréciation à la conscience collective. D'autres intervenants ont soulevé la problématique de l'absence d'infrastructures (centres d'écoute, de désintoxication, etc.), à travers les daïras frontalières mitoyennes avec le Maroc considéré comme l'un des plus gros producteurs de cannabis au monde. “Il y a 400 produits chimiques dans un joint de kif et il a été scientifiquement prouvé que parmi ceux-ci, 60 causent le cancer”, a mis en garde notre officier de police, en précisant que ces produits chimiques restent dans le corps pendant des années. Le cannabis contient du THC, un neurotoxique (un poison qui affecte le cerveau et les nerfs). Il engourdit le système nerveux et bloque les sensations et les sentiments, notamment sexuels. Le cannabis est le produit illicite le plus consommé par les jeunes et sur, le plan social, il est courant de constater une démotivation scolaire, due notamment aux difficultés de concentration à l'école et à la maison. Les psychotropes sont détournés de leur usage thérapeutique. Tranquillisants, anxiolytiques, somnifères, hypnotiques, neuroleptiques et antidépresseurs ne sont, en général, prescrits que dans la moitié des cas des consultations. “Force est de constater que les psychotropes sont à l'origine de nombreux accidents domestiques et de la route, ainsi que de crimes et violences sur ascendant”, a souligné l'officier conférencier. Alimoussa Jamal