Le désir de voir le président de la Fédération de football, M. Mohamed Raouraoua, d'apprécier à leur juste valeur les techniciens algériens, dixit le directeur technique, M. Rabah Saâdane, au lendemain de la démission du Belge Georges Leekens, a été satisfait. En effet, le premier responsable de la Fédération n'a pas lésiné sur les moyens financiers pour répondre aux exigences des deux nouveaux patrons de l'équipe nationale A, à savoir Rabah Saâdane et Boualem Charef. Ainsi, les salaires de ces deux coachs ont été arrêtés hier, selon un membre du bureau fédéral de la FAF. À ce titre, Rabah Saâdane, désigné comme successeur intérimaire à la tête de la sélection nationale, percevra un salaire de 60 millions de centimes, soit le double de ce qu'il touchait en tant que DTN. L'intéressé a bien négocié ses honoraires et aurait même menacé de quitter son poste si le salaire n'est pas revu à la hausse. Pour ce qui est de Boualem Charef, la FAF lui offre un salaire de 35 millions de centimes, soit plus du triple de ce que touchait l'ex-adjoint de Leekens, M. Rachid Bouarata. L'on se rappelle que, pour avoir demandé, entre autres, une augmentation de salaire, M. Bouarata a été contraint de démissionner de l'EN. À cette époque-là, Raouraoua expliquait officieusement qu'un adjoint en EN ne peut pas percevoir plus de 10 millions de centimes, alors que, maintenant, Charef, qui est également un adjoint, jusqu'à preuve du contraire, jouit d'un autre traitement. Les salaires de Saâdane et Charref, à eux seuls, coûtent à la FAF la bagatelle de 95 millions et cela, sans compter ceux des autres techniciens qui viendront visiblement renforcer le staff technique. Il ne faut pas perdre de vue également les indemnités du coordinateur sportif, M. Powells, dont le salaire s'élève à 5 000 dollars. Le médecin de l'EN,M. Mouloua sur la sellette Sur un autre registre, selon toujours un membre du bureau fédéral de la FAF, le Dr Zerguini, président de la commission médical au sein de la FAF, a maille à partir avec le nouveau médecin de l'équipe nationale, M. Mouloua Mohamed. M. Zerguini, nouvellement “recruté” au sein du bureau fédéral, veut se débarrasser de M. Mouloua pour, semble-t-il, “incompétence”. Il lui reproche ouvertement sa méthode de travail. Cependant, M. Zerguini se heurte déjà à l'opposition d'un membre influent de la Ligue nationale, M. Khelaïfia en l'occurrence, qui a défendu la cause de M. Mouloua auprès de M. Raouraoua. Cette guerre qui ne dit pas son nom fait partie des conséquences directes du départ de Georges Leekens Leekens qui a tout fait pour que les membres de son staff ne soient pas touchés par des “ingérences extérieures”. “Tant que je suis là, personne ne s'immiscera dans mon staff”, répétait-il sans cesse. Maintenant qu'il n'est plus là, c'est la chasse aux sorcières qui doit s'arrêter avec l'intervention de M. Raouraoua. D'ailleurs, un autre collaborateur de M. Leekens, M. Mihoubi, se retrouve lui aussi dans l'œil du cyclone à la DTN. Certains veulent le démettre de ses fonctions ou tout au moins le marginaliser dans les catégories jeunes, après avoir eu les faveurs de Georges Leekens, qui voulait le garder dans le staff. La nomination de M. Charef est en fait une manière on ne peut plus claire de barrer la route à Mihoubi et à bien d'autres techniciens. Tout cela se passe au sein de la direction technique nationale où un certain Djerboua, directeur administratif de la FAF, prend de plus en plus de poids au point de faire de l'ombre à Saâdane lui-même… S. B.