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Les concessionnaires et les transitaires interpellent le gouvernement Les véhicules seront débarqués aux ports de Mostaganem et de Jijel à partir du mois d'octobre
À titre transitoire, les concernés demandent aux pouvoirs publics de leur réserver des contingents, au port d'Alger, en attendant de préparer la logistique aux ports de Mostaganem et de Djendjen, mais aussi dans les administrations locales, appelées à se préparer à un volume important de gestion des dossiers. La récente décision prise par l'Etat, à travers une note interministérielle, de mettre fin au débarquement des véhicules au port d'Alger, continue de susciter moult interrogations et beaucoup d'inquiétude chez les concessionnaires de l'automobile, mais surtout chez les transitaires qui devront désormais, à partir du mois d'octobre 2009, évacuer et transférer les voitures vers les dépôts et autres engins à partir des seuls ports de Mostaganem et de Djendjen (Jijel). Dans un entretien accordé à Liberté, le patron de Yousra Transit, M. Ahmed Ouramdane, seul transitaire algérien spécialisé dans le transfert des véhicules des ports vers les dépôts depuis 2003, estime que cette mesure “a été prise à la hâte”. Et d'ajouter : “Les pouvoirs publics auraient pu nous donner un délai de rigueur ou un délai de grâce, c'est-à-dire différer cette mesure qui tombe comme un couperet, pour se préparer sur le double plan infrastructurel et organisationnel.” M. Ouramdane, qui traite le transfert des véhicules pour le compte de 12 concessionnaires en Algérie, dont Hyundai Motor Algérie (HMA), Toyota et Volkswagen, avance des arguments en béton. “Les deux ports de Mostaganem et de Djendjen sont très exposés au vent et exposent, du coup, les cars carriers à de multiples dangers. Cela ne veut pas dire que les véhicules ne peuvent pas débarquer au niveau de ces deux infrastructures portuaires. L'idéal est de préparer ces deux ports avant de prendre une telle décision. Les incidences sur les cars carriers (qui coûtent 40 000 dollars US/jour) et les véhicules seront énormes. Mais aussi sur l'emploi !” En effet, si cette mesure contenue dans la loi de finances (LFC-2009) venait à être appliquée au mois d'octobre, qui coïncide par ailleurs avec le Salon de l'automobile, ce spécialiste dans le transfert de véhicules sera douloureusement contraint de supprimer près de… 420 emplois, au niveau de la seule wilaya d'Alger ! Pis encore, le transfert à partir de ces deux ports aura une incidence financière directe sur les prix des véhicules. “En fin de compte, ce sera le client automobiliste qui subira, encore une fois, les graves conséquences de cette décision. Au risque de me répéter, les pouvoirs publics doivent réfléchir de façon à ajourner cette mesure, car le transfert de véhicules nécessite une grande logistique. Surtout que ces opérations se font la nuit, c'est-à-dire de 18 heures à 6 heures du matin, sans gêner en quoi que ce soit la circulation routière ou le plan de gestion portuaire”, argumente encore M. Ouramdane, pour sensibiliser notamment le ministère des Transports à reconsidérer l'échéance de mise en œuvre de cette note. Notre interlocuteur préconise, à titre de mesure transitoire, de dégager, au niveau du port d'Alger, des parcs sous douanes, en attendant de préparer les infrastructures adéquates à cette activité, aux ports de Mostaganem et de Djendjen. “On se demande à bien des égards pourquoi ne pas nous réserver un contingent au port d'Alger afin de nous préparer. C'est la solution extrême, mais une chose est sûre, ce sera tout le secteur de l'automobile qui sera chamboulé. À commencer par la logistique au niveau des ports, les cartes jaunes et une logistique en infrastructure et humaine doit être mise en place par chaque concessionnaire, appelé à transférer ses produits dans des conditions difficiles. Le prix de revient du véhicule sera alors énorme et le marché de l'automobile accusera un sérieux coup”, s'inquiète encore M. Ouramdane qui avoue avoir transféré 95 158 véhicules, soit une moyenne de 3 000 voitures par jour, en 2008, pour l'ensemble de ses clients et concessionnaires. Bien plus, si les pouvoirs publics maintiennent cette décision, les prix des véhicules connaîtront une flambée sans précédent, de l'ordre de 100 000 à 150 000 DA/prix unitaire, selon les marques et les modèles. M. Ouramdane nous a également révélé qu'une réunion devra incessamment se tenir et regroupera l'Association des concessionnaires des véhicules et les co-signataires maritimes pour tenter de trouver un compromis avec les pouvoirs publics, mais surtout pour obtenir des contingents au port d'Alger. À défaut, le client devra récupérer son véhicule chez le concessionnaire avec la nouvelle immatriculation “00-27” et “00-18” et ce, au moment où les ports et les administrations, au même titre que les transitaires et les concessionnaires, n'ont que deux mois de délai de rigueur pour se préparer à toute éventualité.