L'affaire des émeutiers de la commune de Khelil est passée avant-hier devant le tribunal de Bordj Bou-Arréridj. En effet, le juge d'instruction près le tribunal de Bordj Bou-Arréridj a placé, avant-hier tard dans la soirée, 4 personnes sous mandat de dépôt et 7 autres en liberté provisoire. Ces derniers sont inculpés dans les évènements qui ont secoué, le 11 août dernier, la commune de Khelil, relevant de la daïra de Bir-Khassed-Ali, située à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Les 11 mis en cause, accusés de destruction de biens de l'Etat et attroupement illégal, ont été arrêtés au lendemain des évènements qui ont eu lieu le 11 août, après la mort par électrocution d'un ouvrier de l'APC. Tout a commencé ce jour-là un peu avant 10h du matin. Un ouvrier de l'APC, B. K., âgé d'une quarantaine d'années et père de quatre enfants dont une fille, est mortellement électrocuté. Selon des témoignages recueillis sur place, la victime en question a tenté de faire un travail d'entretien de routine sur un poteau électrique. Pour la population de Khelil, B. K., resté suspendu pendant plus d'une heure au sommet du pilier électrique, ce fut la goutte qui a fait déborder le vase. La victime a, en effet, succombé à ses blessures avant l'arrivée des secours. Des dizaines de manifestants ont alors pris le chemin vers l'APC de Khelil qu'ils ont assiégée pendant plusieurs heures. D'importants dégâts ont été enregistrés, dont des micro-ordinateurs et autres matériels de bureau vandalisés. Les manifestants ont, dans un moment de furie, mis le feu à un véhicule de service appartenant à l'entreprise Sonelgaz et jeté un autre dans un oued, cette dernière accusée par la population de négligence ayant entraîné la mort de l'ouvrier. Rappelons encore que, selon les émeutiers, les techniciens de cette société ont mis beaucoup de temps pour venir au secours du travailleur électrocuté et couper ainsi le courant électrique. “Il a fallu l'intervention des agents de Bougaâ”, disent-ils. “Il est resté plus d'une heure suspendu aux câbles”, disent les manifestants. En colère, un autre groupe d'émeutiers est allé bloquer la RN5 au niveau du pont reliant Bordj Bou-Arréridj à Sétif. De peur d'être pris pour cibles, le siège de l'APC et toutes les administrations ainsi que les commerces ont fermé. “Nous n'avons à aucun moment été avisés que l'APC allait effectuer une réparation, car c'est toujours la procédure à suivre afin, justement, d'éviter ce genre d'accident regrettable”, s'est défendue alors la Sonelgaz par la voix d'un de ses responsables.