Les Tindoufis se sont spontanément impliqués dans la vie quotidienne des Tarfis, on dirait des gazelles dans le désert. Un patrimoine culturel varié propre aux gens du Sud. La semaine culturelle de Tindouf, elle, a emballé toute la population tarfinoise qui attendait cet événement. Elle s'est achevée, avant-hier, où plusieurs artistes de la troupe Naïla ont été honorés par les responsables locaux pour avoir égayé les deux millions et demi d'estivants venus des villes de l'intérieur. C'était aussi l'occasion d'apprécier toutes les richesses d'une région située à plus de 2 000 km que recèle la wilaya de Tindouf et la capacité de ses habitants dans la conservation des écrits des ancêtres afin de les transmettre aux futures générations. Des écrits qui, selon nos interlocuteurs, datent de plusieurs siècles. Il y en a même en hébreu, nous confie une jeune femme, belle comme une déesse. À travers les diverses manifestations, on peut même imaginer le mode de vie et d'habillement ainsi que la manière de fabriquer les objets artisanaux de ces habitants affables et hospitaliers. Dans leur quotidien, ils nous apprennent qu'à Tindouf, la vie est extrêmement difficile. Mais c'est un climat sec, contrairement au Nord où le taux d'humidité dépasse tout entendement. La population manque de tout. En dépit de toutes ces vicissitudes, les populations de Tindouf tiennent toujours à leur mode de vie et à leurs traditions culturelles et vestimentaires. Ils déplorent sur leur territoire les cités-dortoirs propres aux gens du Nord et qui ont en plusieurs endroits délogé leurs éternelles khaïmas. El Kala, située sur la côte tarfinoise a, durant ces trois jours, vibré aux couleurs sahraouies de la wilaya de Tindouf. Ce qui a le plus frappé la population de cette ville balnéaire, ce sont, à dire vrai, les belles femmes avec un habit particulier et les jeunes hommes, apparemment courtois, gracieux et charmants. Leur passage dans la wilaya d'El-Tarf leur a permis de laisser leur empreinte. Nous avons vécu avec eux des moments qui sont restés saisissants. Ce sont, en bref, de véritables messagers. Pendant leur présence, ils étaient en mesure de présenter aux nombreux visiteurs leur précieux héritage : l'artisanat traditionnel aux multiples couleurs et diverses formes, les bijoux qui donnaient beaucoup plus de beauté à ces femmes ayant toujours le sourire aux lèvres, la khaïma de Tindouf embellie et drapée d'objets faits de leurs mains innocentes, sans oublier les habits des hommes bleus. Dans leurs bagages, il y avait, entre autres, les manuscrits, les vrais, de la zaouia tidjania vénérée. Les visiteurs venus des contrées avoisinantes ont eu droit d'apprécier des produits de beauté fabriqués localement. Hommes, femmes, petits et grands sont tombés sous le charme de cette autre culture propre à la wilaya de Tindouf. Il faut y être pour y croire. Les jeunes femmes enveloppées dans leurs habits sont de véritables gazelles que les visiteurs présents veulent apprivoiser.