Bouira Flambée des prix : à qui la faute ? Chaque Ramadhan, c'est l'éternelle flambée des prix. Même le citoyen semble s'adapter à cette culture. Si les consommateurs sont impuissants devant le diktat imposé par certains commerçants, certains pensent qu'eux ont une grande part de responsabilité. L'engouement vers les étalages des fruits et légumes encourage la flambée des prix. Vendredi, les prix des légumes ont atteint des cimes vertigineuses. Les prix de certains produits ont doublé, voire même triplé en une matinée. La carotte est passée de 35 DA à 90 DA, la courgette, qui était à 30 DA, est passée à 80 DA, la salade qui se vendait à 25 DA a atteint les 80 DA, la carotte est vendue au marché de gros à 70 DA. Interrogés, les commerçants de détail rejettent la balle sur les vendeurs en gros. “Nous ne faisons que gagner notre marge bénéficiaire”, souligne un commerçant du marché hebdomadaire de la ville de Bouira. D'autres rétorquent : “Allez voir ceux qui importent des bateaux de sucre, d'huile et autres produits alimentaires. Ils imposent les prix qui leur conviennent et personne ne lève le petit doigt. Vous connaissez que les petits commerçants.” Le seul produit qui n'a pas enregistré d'augmentation est la pomme de terre. Du côté des viandes rouges et blanches, c'est l'embrasement. La viande bovine est passée de 650 DA à 750, le poulet a atteint les 350 DA/kilo. Kaci, boucher au marché hebdomadaire, dira : “Il faut aller chercher les causes ailleurs. Nous ne sommes pour rien. On achète la viande à 680 DA le kilo, ajoutons à cela le transport d'Aïn Bessem à Bouira 1 000 DA, sans compter les déchets qu'on jette. Les maquignons ont fait grimper le prix des bêtes. Le contrôle doit se faire à la source.” A. DEBBACHE LAGHOUAT Prolifération du commerce de l'informel, source de criminalité Les craintes sont nombreuses en matière de sécurité en ce mois de Ramadhan à Laghouat, après les nombreux cambriolages qui se sont produits cet été au niveau des domiciles et magasins de la ville. Certains quartiers deviennent, en effet, des lieux propices aux vols et agressions. La multiplication des marchés informels dans des placettes autrefois propres et sécurisées, squattées par des individus pour la plupart des repris de justice fraîchement débarqués dans la région, serait en cause. Pire encore, des travaux d'assainissement et d'aménagement effectués sur ces lieux n'ont pas découragé les squatteurs. Bien au contraire, le goudron à peine séché, les squatteurs ont disposé leurs marchandises sur la chaussée et les trottoirs, étouffant les magasins qui existent sur place depuis des décennies. Malgré les appels et les avis de grève de l'Union des commerçants et artisans de la région, aucune mesure n'a été prise pour éradiquer ce problème. Il est à noter qu'au moment de la réalisation des travaux d'assainissement, le P/APC a installé une plaque interdisant toute pratique commerciale illicite dans ces lieux. La plaque avait été aussitôt détruite et brûlée par les occupants des lieux qui continuent à opérer en toute impunité. Pas plu tard que ce matin, un policier en civil a été agressé sur la placette des Oliviers. L'agresseur, qui voulait s'emparer du porte-feuille du policier, a pu prendre la fuite mais son complice a été arrêté. C'est dire que la prolifération de la criminalité a pris de l'ampleur dans cette anarchie que constitue le marché de l'informel qui opère en toute impunité et peut-être même protégé ! Ahmed Bensahra