La rentrée sociale sera dominée cette année par la flambée des prix, annonciatrice du Ramadhan, qui sera conjuguée à la rentrée scolaire et ses dépenses qui vont peser lourd sur la bourse des ménages. Les partis se sont également préparés à occuper la scène politique durant cet automne et cet hiver dans la perspective de la présidentielle de 2009. A ce propos, l'annonce de la révision de la Constitution pourrait également intervenir dans les jours à venir, d'autant que cette échéance a été confirmée par les hauts responsables de l'Etat, mais qui relève des prérogatives et du vœu du président de la République. En attendant ces rendez-vous politiques, les citoyens ont déjà un avant-goût du mois de Ramadhan avec les prix des légumes et la ruée sur les abattoirs et les boucheries pour l'approvisionnement en viande rouge. Donc, c'est le consommateur qui sera une fois encore saigné à blanc en dépit des mesures prises par les services de contrôle des activités commerciales. Près de huit millions d'élèves sont attendus dans les écoles et les universités avec tout ce que ce nombre exige comme dépenses tout au long de l'année et surtout les premières semaines de la reprise des cours. Si beaucoup de commerçants profitent de la conjoncture de Ramadhan et de la rentrée scolaire pour s'enrichir sans vergogne ni scrupule, il n'en demeure pas moins que les ménages se laissent faire et se soumettent sans résistance au diktat d'un marché déstructuré et sans règles. Les citoyens ont constaté que, depuis plus de vingt ans, le marché algérien se déstructure et est dominé par un secteur informel qui échappe à tout contrôle, mais ils n'ont rien fait pour y faire face et défendre leurs intérêts aussi bien en termes de prix que de qualité des produits qu'ils continuent pourtant à acheter. Aucune association de défense des consommateurs digne de ce rôle n'existe pour mobiliser tout le potentiel puissant des consommateurs pour faire barrage aux spéculateurs et aux opportunistes qui ne ratent aucune occasion ni aucun moyen de sucer la sueur des travailleurs. Si le gouvernement et les services de contrôle des activités commerciales n'arrivent pas à juguler ce phénomène de spéculation permanente, seul un puissant mouvement national de consommateurs peut en venir à bout. Un mouvement qui devrait essaimer tous les quartiers des villes et villages, coordonner ses actions à travers un réseau efficace et opérationnel, échanger les informations, établir une mercuriale des prix de gros et de détail, dénoncer les commerçants spéculateurs et les produits frauduleux et douteux… Si ce projet venait à prendre corps, les consommateurs se libéreraient de la mafia qui domine le commerce et qui impose ses règles qui menacent la stabilité sociale. L'Etat et ses structures sont appelés à aider les citoyens désireux de s'organiser dans cette perspective salutaire pour le marché national.