La rentrée s'annonce chargée et riche en actualités pour la compagnie théâtrale Ibdae el-Djazaïr d'Oran, présidée par le comédien et metteur en scène Amine Missoum. En effet, la compagnie entamera une tournée dès la deuxième semaine du Ramadhan dans les prisons d'Oran. Cette initiative, prise par le président de la compagnie, est inscrite dans le cadre d'un partenariat avec la maison de la culture d'Oran. Cette tournée se fera avec la pièce El Akhar (l'autre) : une adaptation — largement primée — de Mohamed Missoum, d'après l'œuvre de le Neveu de Rameau, du philosophe français, Denis Diderot. Interprétée par Amine Missoum et Abdellah Nemiche, El Akhar est une pièce produite en 2007 et qui s'intéresse à la sentinelle de la conscience, à la voix enfouie en nous, qui se manifeste lorsqu'on fait des actes qu'on n'assume pas totalement ou qu'on désapprouve. Cette voix, qui sommeille en nous et qui se réveille lorsqu'on s'y attend le moins. El Akhar s'intéresse à l'imperceptible, à nos actes les plus anodins et les plus inconscients. Une pièce qui suscite les interrogations et qui nous propose de méditer au présent nos actes passés afin d'aborder dans la sérénité l'avenir. Mais la sérénité, la rédemption et l'expiation sont-elles possibles, lorsqu'on sait que le passé finit toujours par nous rattraper tôt ou tard ? L'interrogation demeure en suspens ! Contacté, le président de l'association Ibdae el-Djazaïr, Amine Missoum, nous a également révélé quelques-uns de ses projets. “Nous préparons un nouveau spectacle en français, mais un français algérien, qui s'intitule “Arabes, Africains, Musulmans”. La totale ! Ce sont, en fait, deux stands-up. Le premier s'intitule “Maghrébins, d'accord, mais fiers”. Il sera campé par Abdelhafid Boualem et moi-même. Le deuxième stand-up s'intitule “Rester ici c'est mourir beaucoup”. Il sera interprété par Abdelhafid Boualem. La générale de ces deux stands-up est prévue pour le 27 septembre prochain en France, dans le cadre de la 9e édition du Festival international de l'automne de Dourdan (Paris)”, nous a-t-il révélé. De plus, les textes de ces deux stands-up sont signés Abdelhafid Boualem, qui fera son baptême du feu dans le monde de la scène, en septembre prochain. M. Missoum nous a expliqué que l'idée de ce spectacle remonte à 2003, année de son retour de France, après y avoir passé trois ans et suivi plusieurs formations dans le domaine du théâtre. Cette année coïncide également avec sa rencontre avec Abdelhafid Boualem, qui débarque de son côté dans le monde du quatrième art, après plusieurs expériences dans le septième art, notamment à travers la réalisation de courts métrages. Après le retour de France, la compagnie Ibdae déposera sa candidature pour le Festival du rire du Québec, avant de s'envoler pour New Delhi, afin de participer, pour la deuxième année consécutive, au Festival international du théâtre pour enfants de New Delhi, qui s'étalera du 14 au 19 novembre 2009. La participation à ce festival se fera avec la pièce Hari et Sari, une coproduction entre Ibdae el-Djazaïr et la Maison de la culture d'Oran, écrite par Abdelkader Belkeroui, et qui sera mise en scène par le comédien Samir Bouanani. De plus, Hari et Sari est un spectacle pédagogique et éducatif destiné aux enfants, mais interprété par des adultes. Il tend à apprendre aux enfants les notions du beau et du bien. Par ailleurs, le grand projet de la compagnie Ibdae el-Djazaïr reste sans conteste, la pièce El-Qadiya (le Procès). En effet, cette adaptation, signée Mohamed Missoum, du roman le Procès, de Frantz Kafka, sera prête pour l'année 2010. Le metteur en scène ne sera autre qu'Amine Missoum, qui nous a révélé que la mise en scène qu'il prévoit de proposer sera de tendance moderne, avec un jeu de lumière spectaculaire. D'ailleurs, explique notre interlocuteur,“j'ai engagé un ingénieur de lumière français qui travaille au Théâtre du lendemain, en France, afin qu'il travaille avec nous sur ce projet”. Notons que Joseph K. sera dans la pièce El-Qadiya, Si Kamel, tout seul, tentera de trouver la vérité et rechercher désespérément la justice dans un monde qui en est dépourvu !