Seif al-Islam Kadhafi, fils du numéro un libyen, a estimé hier qu'il était temps de tourner la page Lockerbie pour œuvrer au renforcement des liens commerciaux avec la Grande-Bretagne, et nié qu'Abdelbasset al-Megrahi ait reçu un accueil triomphal en Libye. “Lockerbie, c'est de l'histoire ancienne”, a estimé le fils de Mouammar Kadhafi, dans un entretien avec le quotidien écossais The Herald. “La prochaine étape, c'est un commerce fructueux et productif avec Edimbourg et Londres”, a-t-il avancé. “La Libye est un marché riche et prometteur, alors parlons de l'avenir”, a-t-il réclamé dans cette interview réalisée par téléphone depuis son domicile de Tripoli. “Il n'y a aucune raison que les gens soient en colère. Pourquoi être aussi en colère ? C'est un homme innocent qui est en train de mourir.” Seif al-Islam a également dit s'excuser si la Libye avait pu laisser l'impression de ne pas faire tout son possible pour fêter discrètement la réception d'Abdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi, condamné pour l'attentat de Lockerbie (Ecosse) et libéré le 20 août par l'Ecosse pour raisons médicales. Cet accueil aurait pu être beaucoup plus clinquant, a-t-il suggéré. “Il n'y a pas eu de célébration officielle, pas de garde d'honneur, pas de feu d'artifices ni de parade. Nous aurions pu préparer une bien meilleure réception”, a-t-il déclaré. Le Libyen, âgé de 57 ans, qui est atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale, et n'aurait plus que trois mois à vivre, avait été reçu à Tripoli par des centaines de personnes, agitant des drapeaux libyens et écossais, une image qui avait suscité l'indignation de l'Occident. Seif al-Islam, acteur-clé dans les négociations ayant conduit à la libération de Megrahi, a précisé au Herald que celui-ci ne prendrait pas part aux cérémonies célébrant mardi le 40e anniversaire de l'arrivée de Mouammar Kadhafi au pouvoir.