Liberté : Avez-vous abordé la question des agressions qu'ont subies les mouhafedhs de votre parti, lors de la réunion du BP ? M. Abderrezak Dahdouh : Effectivement, on a abordé la question des agressions subies par certaines mouhafadhas du parti. Lesquelles agressions sont commanditées par des gens qui n'appartiennent pas au parti, qui se prévalent de la complicité de certains cercles du pouvoir et qui ont avoué être, eux-mêmes, les commanditaires. Voilà, à ce propos, qu'hier un autre masque est tombé avec la déclaration du ministère de l'Intérieur depuis Constantine où il s'est dénoncé, lui-même, en avouant être partie prenante du conflit. Ses déclarations veulent dire qu'il encourage les agresseurs. Tout ce qu'avait rapporté la presse concernant la cellule de crise installée au ministère de l'intérieur, vient d'être confirmé de ce fait. Il y a donc une relation de cause à effet, en ce sens qu'il faut faire le lien entre les déclarations des agresseurs qui se prévalent de la complicité de certains cercles du pouvoir, les informations données par la presse concernant l'implication du ministère de l'Intérieur et les propos tenus, hier, par ce dernier à Constantine. Votre parti organise, demain, une rencontre des 57 kasmas d'Alger. Allez-vous organiser des rencontres similaires dans les autres wilayas ? Les instances dirigeantes du parti sont en contact permanent avec les structures et les militants de base. C'est un travail qui se fait au quotidien et qui sera maintenu régulièrement. C'est pour cela que ce genre de rencontres sera organisé à travers l'ensemble du territoire national. Ces rencontres ne représentent-elles pas une riposte du FLN face aux agresseurs des mouhafadhas ? Non. Il s'agit d'une mobilisation qui entre dans le cadre d'un travail organique que tout parti se doit de faire. À l'occasion de ces rencontres, il s'agira pour les instances du parti d'expliquer les résolutions du VIIIe congrès du FLN et de rester à l'écoute des militants de base. Et la riposte ? La riposte du FLN aura lieu en temps opportun et avec l'intensité nécessaire. C'est-à-dire ? C'est-à-dire qu'elle aura lieu en fonction et à la mesure des agressions et du mépris d'un ministère au règlement et aux lois de la République. Ce ministère qui représente une institution censée défendre les règlements et les lois de la République. Des militants se proclamant être des partisans de Bouteflika projettent d'attaquer, aujourd'hui, la mouhafadha de Saïda. Comment réagissez-vous face à cette menace ? Les militants du parti sauront faire face à toutes les agressions et à tous les dépassements par leur mobilisation et leur sincère conviction de la nécessité de protéger les structures de notre formation. Ne pensez-vous pas que c'est bien à cause de la complaisance des pouvoirs publics que les agressions contre votre parti risquent de se répéter ? Vous voyez bien que vous avez senti la complaisance et le laxisme dans les déclarations du ministère de l'Intérieur. Que revendiquez-vous auprès des pouvoirs publics après les agressions qu'à subies votre parti ? Ce qu'on demande, c'est qu'il y ait des hommes et des commis de l'Etat qui défendent les lois de la République en toute neutralité et en conformité avec les lois et les règlements qui fixent leurs attributions et leurs prérogatives. Je rappelle à cet égard que le VIIIe congrès du FLN est un congrès ordinaire, qui a répondu au règlement et aux statuts du parti. Il s'est également déroulé en toute transparence et en toute démocratie. Dans ce cadre, le FLN réitère aujourd'hui ce qu'il a affirmé lors de son congrès, à savoir qu'il refuse toute tutelle extérieure au parti et réaffirme la souveraineté de ses décisions dans le cadre de la démocratie et de la transparence. N. M.