L'information climatologique au service de la sécurité alimentaire sera de plus en plus sollicitée à cause des changements climatiques responsables de la sécheresse et des fortes pluies qui érodent le sol, estiment des spécialistes en la matière. La prévision du climat à l'échelle saisonnière et pluridécennale est un instrument important qui permet de prendre des décisions éclairées en matière de gestion des ressources en eau et de production alimentaire, a-t-on relevé à la veille de la tenue de la 3e conférence mondiale sur le climat, prévue du 31 août au 4 septembre à Genève et consacrée au phénomène des changements climatiques. La pénurie d'eau pourrait s'étendre et exacerber l'insuffisance de nourriture, dans les pays en développement tout particulièrement, a-t-on noté, estimant que la prévision du climat permet aux agriculteurs d'adapter les dates de plantation, de choisir les variétés cultivées et d'établir des plans d'irrigation en fonction des quantités d'eau qui seront disponibles. La prévision du climat procure aussi à l'avance des informations sur divers phénomènes naturels, tels les épisodes El Nino et La Nina qui assèchent certaines régions et inondent d'autres, a-t-on noté. “L'agriculture risque aussi de pâtir de la propagation des maladies et parasites. Les basses températures tendent à limiter naturellement le nombre d'animaux nuisibles”, a-t-on expliqué. Cet effet étant moins marqué sous un climat plus chaud, les facteurs ravageurs pourraient se propager, dans les terres forestières notamment, a-t-on souligné, ajoutant que ces dernières seraient davantage menacées par les incendies, en raison de la chaleur et de la sécheresse qui séviraient dans de nombreux secteurs. De son côté, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime que la demande alimentaire mondiale doublera d'ici à 2050 sous l'effet de la croissance démographique et du développement socioéconomique.