L'augmentation des prix de certains produits, annoncée comme inévitable depuis plusieurs jours, est en train de devenir réalité. D'après les prix pratiqués depuis une quinzaine de jours, dans les rayons des magasins, les produits alimentaires s'affichent en forte hausse. Fromages, beurre, lait, yaourt, pâtes, œufs et dans une moindre mesure chocolat et viande voient leur prix grimper. Les gens parlent de cette hausse dans les rues, dans les cafés, dans les bains maures et même dans les lieux de travail. Les produits frais à base de lait, affichent les plus fortes hausses. Par ailleurs, les légumes et les fruits, ainsi que les légumes secs, ont été vendus à des prix incroyables, avec une augmentation de plus de 30%. Les œufs ont été vendus, le premier jour du Ramadhan, à 12 DA, soit une augmentation de 50%. Le lait caillé se vend 50 DA, alors qu'il était vendu à 45 DA. Il ne reste aux malheureux citoyens que le pain. Comme d'habitude, au début du mois sacré, les prix des produits alimentaires prennent l'ascenseur en raison des spéculations des commerçants sans scrupules, mais surtout à cause de la fringale qui s'empare de nos concitoyens pendant ce mois. À Tissemsilt, les prix affichés donnent le vertige. Les pommes de terre sont à 50 DA, les tomates à 80 DA, la courgette à 80 DA, les haricots verts à 120 DA , les dattes à 450 DA. Mais, la palme revient à la salade à 80 DA. Cette subite flambée n'a pas épargné le prix de la viande ovine, le kilogramme de l'agneau est passé à 750 DA et le poulet à 350 DA le kg. Même le prix des abats a connu une légère hausse. Cette situation encourage, sans doute, l'abattage clandestin. Ce n'est certainement pas la loi de l'offre et de la demande qui est à l'origine de cette augmentation des prix. Ce sont les consommateurs eux-mêmes qui la provoquent. S'ils se comportaient normalement et n'étaient pas pris par cette fièvre d'achat, les commerçants ne mettraient pas le feu aux prix. Les enfants n'auront pas le droit de poser des questions. Car, en ce mois de jeûne, les tables doivent être garnies. Où sont passés les services concernés et l'association des consommateurs, censés défendre le modeste consommateur de ces suceurs de sang, tout au long de cette période d'entraide, de piété et de fraternité? Le mois de Ramadhan n'est pas une joie pour certains, surtout pour les pères de famille. Notons que souk H'lima, qui dérange les commerçants du lieu, et les habitants du quartier, qui ne cessent de se plaindre à propos des marchands ambulants ( informels ) qui squattent les trottoirs et les ruelles, fait vivre, en fait, des centaines de familles. Les citoyens préfèrent ce souk malgré les conditions déplorables de vente, les bousculades, la chaleur intense, le risque de se faire voler son portefeuille par les malfrats qui pullulent, à la recherche d'une proie facile à plumer. Ils prennent en effet leur mal en patience, préfèrent digérer ces désagréments, afin de se retrouver à la fin de leurs achats avec tout ce qui leur faut pour trois fois rien.