Les augmentations des prix de tous les produits de consommation frisent l'irréel dans une région pourtant réputée pour sa vocation agropastorale. Même le simple petit œuf dépasse largement les 13 DA. De quoi vous donner le tournis. A quelques semaines seulement de la fête de l'Aïd El Adha, les consommateurs de la wilaya de Tissemsilt sont tétanisés par la brusque flambée des prix. En effet, la hausse des prix des produits alimentaires accable le porte-monnaie des ménagères et des foyers à faibles revenus comme le montrent nos marchés, souks et autres magasins de produits alimentaires. L'augmentation des prix de certains produits annoncée comme inévitable depuis plusieurs jours par les commerçants est en train de devenir réalité. Les prix pratiqués depuis une quinzaine de jours dans les rayons des magasins s'affichent en forte hausse à l'exemple du fromage, du beurre, du lait, du yaourt et des pâtes. Par ailleurs, les légumes et les fruits ainsi que les légumes secs sont cédés à des prix exorbitants, soit une augmentation de plus de 25% à 35%. Même les boulangeries nouvellement ouvertes au chef-lieu de wilaya pratiquent la vente de galette “mateloue” à 20 DA l'unité. L'on comprend aisément que ces derniers sont décidés à ne laisser aucune concession au pauvre salarié, saigné à blanc. Un tour à travers les marchés des fruits et légumes nous a révélé des réalités amères. Outre la tomate qui frise l'irrationnel avec 120 DA le kg, d'autres légumes comme la salade, les concombres, les betteraves ne sont pas cédés à moins de 80 DA le kg, au même titre que les poivrons et les haricots verts. En revanche, les prix des viandes rouges et blanches s'envolent sur les étals. Le kilo de poulet qui était proposé en octobre entre 180 DA et 200 DA, a, d'un seul coup d'aile, sauté à 290 DA voire 300 DA, dans les marchés des cités. Déjà assommés par la hausse de la majorité des produits à large consommation, les citoyens sont de nouveau confrontés à cette envolée des prix des viandes qui atteignent plus de 650 DA et 700 DA le kilo pour les viandes rouges. Fait notable, la flambée des prix n'a pas épargné les oeufs qui viennent de frôler la barre des 12 DA l'unité. L'oeuf est actuellement cédé à 10 DA...au prix de gros. En ajoutant la marge bénéficiaire des grossistes et des détaillants, l'oeuf arrive à 12, voire 13 DA au consommateur. “Un oeuf à 12 DA ! C'est du jamais vu”, regrette ce père de famille. Cependant des voix s'élèvent ici et là pour dénoncer des hausses plus importantes que l'augmentation réelle des coûts des matières premières. Plusieurs citoyens rencontrés dans différents lieux regrettent les fortes hausses des prix des produits de base. “Ces commerçants veulent nous écraser sous le poids de leurs augmentations qui n'obéissent à aucune règle ni norme établie”, lâchent-ils, excédés. ABED MEGHIT