Un train de marchandises, qui transportait une cargaison de bobines d'acier et des produits en fonte entre le complexe sidérurgique d'El-Hadjar et le port d'Annaba, a percuté, hier matin vers 2h45, des barres de fer à béton posées sur une voie ferrée puis a déraillé. Cet incident, que la direction régionale, Sntf d'Annaba, a immédiatement qualifié d'acte de sabotage délibéré, compte tenu des indices laissés par ses auteurs présumés, s'est produit à hauteur du passage à niveau de la cité Seybouse (ex-Joanonville) et a causé d'énormes dégâts matériels. La direction régionale de la société des chemins de fer fait état du déraillement complet de la locomotive et d'un des wagons de tête du train ciblé par l'acte de malveillance, déraillement, qui a, par ailleurs, provoqué la chute d'une partie de la cargaison transportée et son éparpillement sur toute la voie ferrée. “Il n'y a pas eu de blessés” mais “le nez du train et un wagon ont été endommagés, de même qu'un nombre important d'équipements”, a expliqué, hier, le directeur de la compagnie ferroviaire, M. Naït Merzoug. Pour ce responsable, cet énième acte de malveillance visant le matériel roulant de la Sntf revêt un caractère grave puisqu'il s'agit maintenant d'un sabotage caractérisé. “Il n'y a aucun doute là-dessus, nous sommes en train d'assister à une montée en puissance de la délinquance. Les “pirates du rail” qui n'ont cessé de provoquer des incidents pour retarder les attelages de wagons pour les piller à leur guise, opéraient différemment à chacun de leur méfait. Ils n'hésitaient pas à escalader les trains en marche pour voler, ils en étaient ensuite arrivés à forcer sous la menace d'armes blanches les conducteurs à ralentir la vitesse de leur machine. Aujourd'hui, les pillards ont décidé de passer à la vitesse supérieure en sabotant carrément les rails et cela devient vraiment inquiétant. Il faut réagir et énergiquement”, s'insurge ce responsable en indiquant que les autorités locales ont été saisies de ces actes de malveillance qui allaient en s'accroissant depuis trois ans.