Si avant le début du Ramadhan, le gros point d'interrogation concernait le degré de violence qui allait caractériser ce mois, les premiers chiffres ont tôt fait d'y répondre. De mémoire d'Oranais, on n'a jamais assisté à une entame de jeunes aussi habillée de violence urbaine que cette année. S'il est devenu un lieu commun d'évoquer la mercuriale ramadhanesque, une autre forme de violence subie par les Algériens, la violence physique passe, elle, presque sous silence, n'étaient ces chiffres révélateurs d'un phénomène social parfaitement ancré dans le quotidien. Pour la seule première journée du carême, Oran a enregistré 36 cas d'agressions. Pour le premier week-end, un nouveau record a été établi avec 141 agressions, contre 136 pour le précédent. Des chiffres éloquents qui renseignent sur la gravité du phénomène qui se convoque sous forme de faits divers aussi sordides que sanglants et des admissions aux urgences médicales aussi fréquentes que traumatisantes pour les victimes. Les statistiques hospitalières révèlent que, durant le dernier Ramadhan, Oran a enregistré plus de 300 cas d'agressions admis aux urgences du CHUO. Un chiffre, pourtant, en régression par rapport aux années précédentes avec des pics avoisinants les 500 admissions mais qui, néanmoins, reste important et reflète parfaitement l'insécurité ambiante qui caractérise la ville. Du côté du sécuritaire, la Sûreté de wilaya, et devant l'ampleur des agressions physiques de l'an dernier avait, pour une bonne maîtrise de la situation sécuritaire, renforcé ses effectifs et ses brigades mobiles dans les quartiers chauds de la ville, tels Derb, Sidi El-Houari et St Pierre. Pour ce Ramadhan, toutes les précautions ont été prises pour maîtriser la situation sécuritaire et plus de 4 000 policiers sont mobilisés depuis le début du mois. Une violence qui prend également pour cible les transports en commun qui desservent les lignes urbaines en soirée. Ainsi, et selon les déclarations d'un représentant de l'Union des transporteurs, l'une des filières de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens, plusieurs bus activant sur les lignes 34, 11 et 4G ont été, depuis le début du mois sacré, victimes d'actes de vandalisme. La plupart de ces actes ont été enregistrés au niveau des quartiers de Yaghmoracen, Sénia et Haï Sabah à l'abri des regards à cause d'un éclairage public défaillant. Trois bus de la ligne 11 ont également été retirés de la circulation pendant la nuit à cause des dégâts signalés suite à des actes de violence enregistrés au niveau de Haï Sabah. Les pare-brise de deux autres bus de la ligne 4G ont volé en éclats après avoir été bombardés de cailloux. Les deux accidents ont été enregistrés entre les deux arrêts de Yaghmoracen (terminus) et de Maraval. L'autre visage de la violence est routier puisqu'en l'espace d'une semaine, Oran a enregistré plusieurs accidents mortels dus à des excès de vitesse. Accident de la route mortel. Un homme de 65 ans a été fauché par une voiture sur la RN 11. Il est mort aux urgences médico-chirurgicales. Un enfant âgé de 10 ans a trouvé la mort aux urgences du CHU d'Oran, suite à un accident de la route survenu à Yaghmoracen. Le défunt qui s'apprêtait à traverser la route, a été mortellement fauché par un camion. Sa dépouille a été acheminée vers la morgue. Le même service a admis le cadavre d'une fillette âgée de 11 ans qui, à son tour, a été heurtée par une voiture durant la même journée. Ce deuxième drame s'est produit au niveau du boulevard Millenium, à Bir El-Djir. Aux alentours de 21 heures, la défunte se rendait à la mosquée lorsqu'une voiture la heurta.