Les habitants de Tissemsilt, ceux des quartiers populaires et des cités se plaignent d'une invasion de rats. Ils disent que des dizaines de rats, gros comme des lapins, ont trouvé le gîte idéal dans les caves inondées de leurs immeubles. Ils affirment que ces rats se manifestent de jour comme de nuit et ne s'arrêtent pas à la rue ou dans les caves qui les abritent, ils montent les escaliers et gare à celui qui laisse la porte de son appartement ouverte ! La particularité, cette fois-ci, est que les rats se manifestent aussi dans certains quartiers de la ville de Tissemsilt dont les habitants se déclarent “face à un phénomène nouveau et à des rats qui ne meurent pas de raticides achetés dans les quincailleries”. Ils affirment que ces rats ont investi l'intérieur de leurs maisons, ils y accèdent des toilettes. Les rats sont devenus la hantise des habitants de la cité de la Pépinière, lesquels ne trouvent aucun moyen de s'en débarrasser. Après la saleté et tous les détritus qui jonchent les rues, ce sont les rats qui envahissent Tissemsilt. Jadis, ce mammifère vivait dans les égouts et ne sortait que la nuit craignant la lumière et le brouhaha. Aujourd'hui, il se faufile dans les ruelles et les boulevards, en plein jour,et s'il se sent menacé, il peut devenir très agressif et n'hésite pas à attaquer. Et lorsque l'on sait qu'il peut être porteur de maladies, la frayeur est suffisante. Dans cette localité, les rats grouillent aux portes des maisons. “Je suis obligée, avant de rejoindre mon poste de travail, de boucher la moindre ouverture au risque de trouver un rat chez moi en rentrant”, révèle un locataire de la Cité 320 logements en ajoutant: “La nuit, c'est infernal. Ils s'approprient la cour et la rue. J'ai vraiment peur pour mon enfant. Nous vivons sur le qui-vive.” Idem au boulevard du 1er-Novembre. Les rats, vivant en communauté, ont carrément envahi les toits des maisons. En effet, dans ce vieux quartier, on peut les apercevoir par centaines. Ils grimpent les escaliers pour s'introduire dans les appartements. Néanmoins, même les quartiers huppés ne sont pas épargnés par ce phénomène. Les rongeurs sortent des sanitaires ou des bouches d'évacuation des eaux usées. “Habitant au rez-de-chaussée de la maison familiale, je leste toujours la bouche d'évacuation de la cour et celle des toilettes pour éviter qu'un rongeur ne sorte”, précise un citoyen père de famille habitant le quartier du 1er-Novembre.Par ailleurs, toutes les méthodes pour venir à bout de ce rongeur n'ont pas été efficaces. “C'est à se demander si ces préparations empoisonnées ne les engraissent pas plutôt”, se plaint un septuagénaire dépité. Pour ce qui est des campagnes de dératisation, il y a belle lurette qu'elles n'ont pas été menées dans la capitale de l'Ouarsenis. Sachant que les rats sont très prolifiques, une femelle peut avoir jusqu'à 12 portées par an, soit une par mois, et donne en moyenne 9 ratons à chacune d'elles, il est facile d'imaginer la prolifération de ce rongeur dans la ville de Sidi M'hamed Bentamra. Si le rat noir a envahi l'Europe au XIIIe siècle en propageant la peste, huit siècles plus tard, c'est Tissemsilt qui risque de connaître le même sort. Quel triste constat ! Les mêmes habitants appellent les services d'hygiène à intervenir afin, disent-ils, de mettre un terme à l'angoisse qu'ils vivent, particulièrement la nuit, lorsque ces rongeurs d'une taille impressionnante deviennent menaçants et dangereux. Un habitant de la cité 320-Logements nous a d'ailleurs fait remarquer qu'il vit quotidiennement dans l'horreur à cause de ces rongeurs qui viennent grignoter chaque nuit la porte de sa demeure.