La prolifération des rongeurs laisse planer le spectre de la peste. Malgré les campagnes de dératisation lancées périodiquement, l'éradication des rats est loin d'être une bataille gagnée à Oran. La prolifération des rongeurs laisse planer le spectre de la peste. Tout porte à le croire au vu des signes avant-coureurs. En effet, près d'une soixantaine de personnes, dont la majorité est constituée d'enfants en bas âge, ont été victimes des morsures de rats durant les trois derniers mois de l'année en cours. Plusieurs facteurs propices à la prolifération sans précédent des rats, à savoir la défection des canalisations des eaux usées et l'inondation des caves des bâtiments. Selon certaines sources, les services municipaux font face à d'énormes problèmes liés aux défections des réseaux de canalisations, d'autant que ces derniers remontent à l'époque coloniale. «Les réfections des défaillances sont souvent difficiles...», argumente-t-on. Selon toujours les mêmes sources, le bilan des morsures risque de connaître des hausses à la faveur de la saison estivale. Ce n'est pas tout, la dégradation de plus en plus des cités, notamment les quartiers populaires et la détérioration du cadre environnemental sont tout aussi à l'origine de la propagation des rongeurs. Les Oranais gardent vivaces les séquelles de la peste de 2003 dans laquelle plusieurs dizaines de personnes ont été victimes. «Nous ne sommes pas prés de revivre l'expérience de Kehailia...» craignent-ils, ajoutant qu'il est plus qu'impératif que l'Etat prenne les dispositions nécessaires aux fins d'éviter aux populations une situation qui peut être pandémique au moindre relâchement. Les habitants des différentes cités d'El Bahia, y compris ceux occupant les somptueuses villas de Saint Hubert, les Palmiers, Canastel, Point du Jour, et Maraval ne cessent de se plaindre de cette invasion de rats. «Il faut que ça cesse..» dénoncent ils. Par ailleurs, le constat de visu au niveau des quartiers populaires, comme El Hamri et Sidi El Houari, est plus qu'alarmant. «Les rats apprivoisent l'humain au quotidien», ironise-t-on. Selon les spécialistes, cette propagation de rats n'est pas un fait du hasard. La responsabilité incombe aux occupants des immeubles. Ces derniers peu soucieux des règles d'hygiène y contribuent directement. «Il faut que chacun des habitants prenne conscience du degré de sa responsabilité et cesse les rejets des gros sachets du haut des balcons», inerpellent les spécialistes de l'hygiène. Ajouter à cela, les dépotoirs sauvages qui se créent quotidiennement, et le cadre environnemental est en constante dégradation. Toujours dans ces mêmes bilans, au moins une dizaine de personnes ont été victimes des morsures de chiens errants. La ville d'Oran vit au rythme de la propagation inouïe des meutes de chiens. El Bahia continue à sombrer. En effet, à la suite de la cession de la gestion des parkings aux jeunes chômeurs, la totalité des quartiers d'Oran est transformée en véritables fourrières canines. «Les chiens dangereux et non vaccinés rôdent en toute quiétude dans la ville..., dénonce t-on.»