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Ghoul pour une autoroute verte
Le tronçon ouest bientôt achevé
Publié dans Liberté le 02 - 09 - 2009

Traverser l'Algérie en largeur, par le Nord, est possible. Du moins, faire une moitié, du Centre vers l'Ouest, avec la permission et la compagnie du ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, qui a un instant oublié la canicule et le Ramadhan. Parce que c'est possible, et c'est sa façon à lui d'apporter la preuve de “ses chiffres” de son “bilan”, de constater de visu que l'autoroute Est-Ouest “avance”. Démonstration à l'appui, entre autres, de ce qu'il a dit durant son audition par le Président.
Et elle avance au rythme de cette multitude de Chinois, d'Algériens et d'engins “fourmillant” à peine sous la barre des 40°C. Le thermomètre joue les prolongations, profitant des perturbations climatiques qui ont balayé les orages de la fin août. La journée commence avec les désormais habituels embouteillages d'Alger. Que serons-nous devenus lorsqu'ils disparaîtront ? Klaxons, sifflets, barrages… tous les ingrédients d'une nouvelle journée dans l'enfer algérois.
À peine la wilaya de Blida s'annonce que le décor, oubliant au passage la zone industrielle qui a happé la plaine, change, inspirant une sorte de libération. La route semble s'élargir. Les tronçons ouverts à la circulation reçoivent les rares véhicules actifs. El-Afroun, Boufarik, on frôle Blida et on glisse sur l'asphalte large qui semble par endroits trop rectiligne. Plus d'Oued Djer. Juste un long pont qui le longe, comme une œuvre infinie avec ses formes en plusieurs ponts reliés. Les habitations aux alentours du tracé se font de plus en plus rares ; soulagement à la vue de ces horreurs urbanistiques, anarchiques constructions qui n'épargnent aucune végétation.
La plupart des nouvelles constructions ne disposent d'aucun espace vert, ce dernier étant dans la nouvelle culture troqué contre des garages. Par endroits, des ouvriers, des Chinois généralement, achèvent les dernières retouches avant la livraison de tronçons. Le chantier Bordj Bou-Arréridj-Chlef, le plus difficile, est quasiment terminé. Le tronçon Alger-Aïn Defla est terminé. Les travaux de terrassement ont atteint un taux de 95%. Taux identique concernant les viaducs de BBA, a précisé le responsable de cette partie du programme. Tous les lots sont en phase d'achèvement. Pour la section de Chlef, il ne reste que les équipements. Un motif de satisfaction pour le ministre qui n'a pas raté l'occasion de rappeler encore ses exigences : il a imposé un délai de 15 à 20 jours pour la fin des travaux. Au plus tard, après l'Aïd, une centaine de kilomètres sera livrée. Mais la tâche n'est pas pour autant définitivement terminée.
La signalisation, le reboisement des talus et le confortement des culées sont une autre exigence de M. Ghoul. Chinois et Algériens des chantiers opinent sous le regard des superviseurs qui suivent de près le déroulement de l'inspection, des discussions entre le ministre et les responsables des programmes et des DTP.
Donc pour le Centre, le taux d'avancement des travaux dépasse les 90%. Ce qui fait encore dire au ministre que “nous sommes en avance sur les délais contractuels”.
Le ministre serre encore un peu, forçant les entreprises à faire davantage d'efforts. Les Chinois, de leur côté, tablent sur cette performance : livrer le projet avant les délais. Ils en font une fierté “taguée” sur des banderoles cohabitant avec celle louant l'amitié algéro-chinoise. Passé la région de Chlef, on est pris d'une sorte de nostalgie. L'absence de constructions crée une sorte de solitude quand on n'est pas habitué au vide, entité négligeable parmi l'immensité ocre, couleur de paille grillée par le soleil qui ne veut plus bouger son aiguille des 40°C.
Le cortège dévore l'asphalte plat que viennent perturber des panneaux de signalisation. On y repère la limite ouest de Chlef que l'on entrevoit au loin. “Il faut terminer rapidement la pénétrante”, intima le ministre. La ville bénéficiera de pénétrantes à chacune de ses entrées. Hormis les gens chargés de l'exposé devant le ministre, les ouvriers restent affairés, occupés, poursuivant leur travail en jetant de temps à autre un regard curieux aux “visiteurs”. À toutes les sections, les ouvriers observent curieusement la même attitude.
Seuls les panneaux, indiquent, annonçant dans le lointain, Oued Rhiou, Oued Sly, El-Merdja, H'madna ou Relizane. Des villes que les usagers de l'autoroute ne risquent plus de traverser sauf en cas d'urgence, par le biais de bretelles prévues à cet effet. Avec son chapeau de paille le protégeant des ardeurs de ce soleil de plomb, le ministre ne rate aucun détail, pose des questions, réclame des explications avant de prendre des décisions et de faire des recommandations. On s'enfonce vers l'intérieur, après Relizane et dans une sorte de contournement de Mostaganem, où la voie est encore en chantier par endroits, vers Mascara. Mais là aussi, loin de l'air marin et frais de Mosta, on ne croise pas Mascara.
À peine de loin, Zahana avec sa cimenterie fumante qui rappelle néanmoins la crise et le prix incroyablement exorbitant du ciment en ces temps de relance des chantiers. Inexorablement, la route s'étire, talonnée de près par le soleil brûlant auquel le ministre, trop pris par sa mission, ne semble pas prêter attention. Le reste de la délégation n'a pas manqué de sueur durant tout le trajet. Et la soif qui tiraille le corps. Mais tout le monde résiste et semble décidé à aller jusqu'au bout. Le bout n'est pas loin, de toute manière. Une bretelle est annoncée. Ce sera une pénétrante 2x2 voies. Et il n'y a pas d'attente. Le travail a déjà commencé avec le plan de l'échangeur… Ghoul insiste sur les aspects liés à l'environnement, l'esthétique et surtout la végétation. On aura une idée de ce qu'elle sera grâce à une photo montage avec les deux bords de la pénétrante tout en verdure et plantés d'arbres. Ce sera fait peut-être d'ici la prochaine visite.
Et l'on revient encore aux chiffres, aux pourcentages qui disent que quelque chose marche, que quelque chose est en train de se faire, de naître dans ce pays. Signe très encourageant pour le ministre qui ne cache pas sa satisfaction, mais en gardant les pieds sur terre. Beaucoup reste à faire. D'autres programmes sont prévus pour les prochaines années. Il manquait un chiffre important, a-t-on remarqué malgré la fatigue.
L'indemnisation des expropriations. En tout, dans l'affaire des expropriations pour utilité publique décidées dans le cadre du tracé de l'autoroute Est-Ouest, “ce sont
12 000 familles, selon le ministre, qui étaient concernées”. L'affaire est évidemment réglée. On ne sait cependant rien sur le montant des indemnités qui leur sont versées. La journée s'achève dès la vue, en flou, au loin, de la ville d'Oran avec ses nouveaux buildings. Soulagement de “la troupe” lasse et éreintée.
Pour autant, ce n'est pas encore fini, malgré l'aspect intact d'El-Bahia. C'est également une occasion de voir si Oran est aussi bahia dont elle est qualifiée. L'après-ftour apporte la preuve de la gaieté spécifique d'Oran malgré ses ruelles sombres et sa faune d'agresseurs.
Le Front-de-Mer est pris d'assaut par les jeunes, les couples et les familles. Ça grouille comme si c'était la journée. Et l'on oublie vite la fatigue aux premières notes qui s'échappent du Théâtre de verdure. On arrive avec la dernière soirée du Festival de la musique oranaise. Juste à temps pour écouter des reprises d'Ahmed Wahbi, Blaoui
El-Houari et Sari. Belle ambiance familiale où l'on redécouvre le violon, et surtout l'accordéon. Il est tard, et les rues restent animées. Bon signe, malgré la position d'Oran au palmarès de la violence.
Trêve de romantisme et de nostalgie, la seconde journée s'annonce sur le même tempo que la précédente. Un soleil ardent et des chantiers — avec vue sur béton et poussière — à voir avec cette fois le privilège de ne pas sortir totalement de la wilaya d'Oran. La RN2 en chantier est en phase d'achèvement. Un prolongement à Ras El-Aïn. L'endroit en creux de ravin ressemble étrangement à Triolet à Alger. Les travaux ont bien avancé. Autre point, la Corniche supérieure ouest qui mène d'Oran à Aïn El-Turck, en passant par la montagne. La piste a été ouverte lors de l'effondrement du tunnel du Front-de-Mer. Du sommet de la montagne qui surplombe la ville balnéaire de Lâayoun, on perçoit au loin une des îles Habibas. La vue est imprenable, mais pas le temps de la “savourer”. Retour au chantier alors ; échangeurs est et ouest de Boutlélis avec l'évitement de Messerghine plus à l'ouest d'Oran sur la route de Tlemcen et Aïn Témouchent. Les structures étant déjà construites, le ministre reviendra une fois de plus sur leur confortement et les espaces verts.
On découvrira alors, en compagnie des Chinois, le logo de l'autoroute Est-Ouest : une autoroute verte. On trouvera l'indice dans une pépinière du consortium Citic/CRCC. “On est capable de fournir jusqu'à 5 millions de plantes par an”, a indiqué un responsable chinois, dans la pépinière avec plusieurs serres sentant la terre et la verdure. Des plantes de décoration, des arbres, des fleurs… de toutes sortes. Après cet espace de verdure et de fraîcheur, on prend le chemin du dernier point, l'échangeur du marché de gros. Un pont, un rond-point et plusieurs bretelles dont la principale débouche sur Oran.
Fin de mission ?
Retour vers le point de départ, parcourir le chemin dans le sens inverse, mais cette fois en empruntant l'ancienne route, passant à la limite de Relizane pour rejoindre la bretelle de Mostaganem. Et enfin, retrouvailles des bouchons d'Alger. Ainsi, l'autoroute existe “largement” en prenant forme jour après jour.


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