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Sur les sentiers escarpés de la liberté
LE POÈTE SYRIEN NIZAR QABANI S'INVITE AU THEÂTRE
Publié dans Liberté le 06 - 09 - 2009

Avant-hier soir, la librairie Algérie News a abrité une soirée durant laquelle devait se mêler la poésie au théâtre, où le public devait se délecter et savourer le verbe fiévreux du poète Nizar Qabani. Mais le spectacle est passé par quelques moments difficiles, car le comédien n'est pas aller au bout de la provocation, de l'audace et du dévoilement.
En fait, ce spectacle est un montage théâtral de plusieurs poèmes, traduit vers le français, du poète syrien, chantre de la femme, Nizar Qabani (disparu voilà déjà 12 ans), et qui tournent autour de la thématique de la femme et de son émancipation.
Le comédien, Kamel Aderkichi, a rejoint la scène, drapé dans un burnous, puis s'est débarrassé de son accoutrement, comme se débarrasseraient les femmes orientales des chaînes, des liens et des tabous. Le public découvre alors le comédien — maquillé — dans une robe noire, une écharpe de la même couleur et quelques bijoux. Sur un escabeau, Kamel Aderkichi commence à déclamer la poésie de Qabani, mais sa déclamation se transforme en une lecture approximative, pas du tout théâtralisée.
Se laissant bouffer par le texte et n'y mettant aucune émotion, le comédien n'a pas réussi à transmettre toute la profondeur des poèmes marmonnés. Le théâtre était le grand absent de ce récital poétique, puisque le regard du comédien ne se posait pas, et même s'il tentait d'installer une certaine complicité avec le public, son trouble a triomphé. L'espace également n'a pas bien été occupé, puisque Kamel Aderkichi n'a pas bougé du haut de son escabeau, mis à part une ou deux fois, lorsqu'il montait et descendait une marche. Par ailleurs, Kamel Aderkichi n'a pas utilisé ses accessoires et n'est pas allé au bout de son travestissement. Le comédien s'est certes déguisé — c'est tout à son honneur de n'avoir pas eu peur du ridicule et de la transformation — mais son accoutrement n'avait aucune fonction scénique. Notons également que la traduction était littérale : c'est le mot qui a été traduit et non le sens.
Pour couronner le tout, à la fin de la représentation, Kamel Aderkichi a expliqué à l'assistance ce qu'il a voulu véhiculer, mais cela est tombé comme un cheveu sur la soupe, car on a eu cette fâcheuse impression qu'il cherchait à se justifier. Situation ironique : la mise en scène, l'explication que le comédien a risquée et même son malaise largement perceptible dans sa déclamation, ont contrasté avec le sens et le propos de Nizar Qabani. Suite à cette représentation, Kamel Aderkichi a déclamé avec la poétesse et journaliste, Faïza Mustapha, le poème Zidi eêchqan de Nizar Qabani. Faïza a déclamé en arabe et Kamel en français, mais l'échange du duo était trop scolaire. En deuxième partie de soirée, un débat a éclaté. Chacun a tenté d'expliquer — tant bien que mal — la poésie de Nizar Qabani et la rupture qu'elle a créée. Bien évidemment, les intervenants ont débordé et ont évoqué la problématique de la culture en Algérie. Un sujet révélateur de la frustration vis-à-vis de cette culture fragmentée et qu'on considère encore comme un héritage.
Par ailleurs, la poésie de Nizar Qabani, connue, reconnue, déclamée, approuvée et chantée par de grandes voix, notamment Abdelhalim Hafez, Majda Erroumi, Kadem Essaher, Latifa Larfaoui et Assala, a été comparée au melhoun (poésie populaire). Cette comparaison, qui semble hasardeuse au premier abord, est tout de même intéressante, dans la mesure où les textes du melhoun, sont quasiment incompris de nos jours.
Certaines voix courageuses, ce soir-là, ont même proposé d'enseigner à l'école les textes de poètes du melhoun, proposant par par-là même – sans outils nécessaires pour entamer un débat sur le statut des langues — de bannir les stratifications et les classements de la langue, entre dialectale et classique. Cependant, pour en revenir à Nizar Qabani, Kamel Aderkichi a donné un conseil à la fois judicieux et très approprié : “Lisez Nizar Qabani !” En effet, lire Nizar Qabani, et d'autres encore, à l'exemple de Mahmoud Darwish, est un acte de résistance et d'engagement. Donc, lire Qabani, initier d'autres personnes à sa poésie, est un acte salutaire qui sauvera les âmes de la médiocrité et de la précarité. Nizar Qabani s'est affranchi de tout… sauf de la passion !


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