La décision prise par l'APC de Bordj Bou-Arréridj de rendre formels les différents parkings improvisés par des jeunes soulève l'indignation et la colère de la population. À Bordj Bou-Arréridj, il faut désormais payer pour stationner devant chez soi, devant une administration publique, un hôpital ou un commerce. En rendant légaux l'ensemble des parkings sauvages improvisés par les jeunes dans la cité, “l'APC de Bordj Bou-Arréridj instaure un droit d'entrée en ville sans se rendre compte”, se plaint un Bordjien. La décision de taxer les usagers à tous les coins de la ville est scandaleuse. Rien ne justifie une telle et nouvelle pression sur le pouvoir d'achat des Bordjiens. “Cette rente à vie accordée à des entreprises privées aux dépends du citoyen qui voit la liberté de ses mouvements limités dans sa propre ville”, dit un élu. L'espace public est ainsi livré aux marchands. Cette décision soulève l'opposition, l'indignation voire la colère de la part de la population de Bordj Bou-Arréridj. “Je dois payer pour rentrer chez moi ou me bagarrer à chaque stationnement”, dit cet habitant du vieux quartier Le Faubourg. “Je ne peux même pas recevoir de la famille ou des amis sans qu'ils s'acquittent de cette taxe de stationnement”, a-t-il ajouté. “Avant, ces mêmes personnes étaient dans le noir, avec la force des choses on a pu avoir le droit au stationnement, mais, maintenant, l'informel a une autorisation de racketter et d'imposer sa loi. Avec ces autorisations, ces jeunes nous empêchent même de stationner devant chez nous sans payer”, tente de nous expliquer cet habitant du quartier en face de la BDL. Même les livreurs évitent cette rue, pour ne pas payer cette taxe de stationnement. “Depuis l'installation de ces parkings, on est obligé, soit de payer en espèce, soit en nature”, ironise ce commerçant. “Où dois-je garer ma camionnette ? Comment dois-je charger et décharger ma marchandise ? Moi aussi, j'ai le droit à une place sur la voie publique.” “Payer le stationnement pour aller se faire soigner, pour accompagner un malade ou rendre visite à un proche malade est absolument intolérable, c'est une question de déontologie”, dit ce médecin des urgences. “Est-ce qu'on a enlevé ces parkings informels ? Non, on vient seulement de rendre les parkings, qui étaient gratuits, des airs de stationnement payants”, ajoute un autre habitant de la ville. La question du stationnement, de la circulation et des transports en commun dans nos villes est si importante pour qu'elle soit gérée au gré de l'humeur des uns et des autres.