L'information faisant état du projet de liaison téléphérique dont bénéficiera la ville de Béni-Saf — au même titre que les villes de Jijel, Médéa, Oran et Constantine comme rapporté par les médias et ce, à la suite de l'audition par le président de la République de Amar Tou, ministre des Transports la semaine dernière — a eu un écho favorable de la part de la population en particulier les habitants des quartiers Segla, Boukourdan, Ghar-El-Baroud et le plan II situés sur les hauteurs de la cité minière. Il va sans dire que les habitants de ces quartiers composés essentiellement de familles de pêcheurs ont longtemps souffert du terrain accidenté de cette partie de la ville. Cette bonne nouvelle continue d'alimenter les discussions au sein de la population béni-safie puisque ce projet a toujours été l'une de ses revendications. Ainsi, si ce projet qui entre dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014 venait à se concrétiser, le futur téléphérique sera donc d'un grand apport socioéconomique pour le transport des pêcheurs et leurs familles en leur évitant de souffrir quotidiennement des aléas du relief. Pour l'histoire, Ghar Baroud qui a donné naissance à Béni-Saf selon certaines sources, a été le lieu où les ouvriers dynamitaient de très gros blocs de pierre qui étaient acheminés en bas de Boukourdan pour la construction du port, par la Compagnie Ferphos héritière de Mokta-El-Hadid qui voulait exporter depuis Béni-Saf, le minerai de fer, trouvé sous la zone du Plan II, dans le but de réduire le coût d'exploitation d'autant que cette société voulait son propre point d'évacuation. À Béni-Saf, les hommes travaillaient dur : la mine, la pêche, la terre et la subsistance à assurer. Dès la création de Béni-Saf, le minerai était extrait par des pêcheurs ou paysans reconvertis en mineurs puis par des sociétés dont la première connue était en 1870 la société Mokta el Haddad. Jadis, l'on surnommait Béni-Saf la Cité minière, c'est en effet grâce à la mine qu'elle fut fondée pendant la présence française. Située dans la wilaya de Aïn-Témouchent entre deux grands pôles économiques, à 70 km de Tlemcen et à une centaine de km d'Oran, Béni-Saf avec ses 35 000 habitants, c'est aussi une ville, un port de pêche riche en poissons bleu et blanc, des plages et un splendide aquarium. En raison de sa main d'œuvre favorable à toute ouverture industrielle, Béni-Saf veut s'imposer en un véritable pôle économique et ce, en apport à son agriculture considérée comme une autre richesse et source de revenus pour une bonne partie de sa population.