La conférence-débat initiée par le National Democratic Institute (NDI), une ONG proche du Parti démocrate américain, a pris fin hier au Centre international de presse (CIP), à Alger. Elle n'a pas débouché, comme le prévoyaient les organisateurs, sur les travaux de groupes ni sur des recommandations portant sur des “propositions de réformes à la loi électorale” algérienne. “L'apport essentiel du séminaire est de s'enrichir mutuellement des échanges. Ce n'est pas le lieu pour faire des propositions sur la loi électorale. Il y a un Parlement pour cela”, a déclaré M. Maghlaoui, membre du bureau national du RND. Plus loin, ce responsable s'expliquera davantage : “Je ne suis pas contre la discussion en plénière ou dans des ateliers. Mais, cette rencontre n'est pas une instance de décision et de proposition. Je dis cela car je ne suis pas personnellement mandaté pour faire des propositions.” Dans la salle, des voix se sont élevées pour “le respect du programme”, d'autres ont appuyé les déclarations de Maghlaoui ou s'y sont carrément opposées. Un vote à main levée a été alors proposé par une responsable de NDI, pour décider de la suite des travaux. Résultat : treize voix pour la poursuite du débat en plénière et dix voix pour les travaux de groupes. Le reste des participants, moins d'une dizaine de personnes, a opté pour l'abstention. “Les gens du NDI ont privilégié les islamo-conservateurs, ils ont voulu s'immiscer dans les affaires algéro-algériennes, mais ils ont échoué”, nous a confié un des participants. Ce dernier a, également, remarqué le “parti pris” de l'ONG américaine, à travers la documentation distribuée, qui porte notamment sur les propositions des groupes parlementaires du FLN et du mouvement El-Islah. La rencontre de mercredi a permis aux participants d'avoir les éclairages des experts de NDI sur les systèmes électoraux, mis en place par des pays de l'Europe de l'Est et d'Amérique latine. Elle leur a donné l'occasion de revenir sur certaines questions, notamment sur la situation politique en Algérie, la “responsabilité” des partis politiques, le rôle des associations et de la société civile, la définition du minimum démocratique et la mission de l'observation internationale. “Pour nous, l'observation internationale n'est pas un alibi, mais une garantie”, a affirmé Saïd Azamoum, responsable organique du RCD. Selon lui, cette observation devrait couvrir “tout le processus électoral”, jusqu'au traitement des recours. “Si la volonté politique fait défaut et si la communauté internationale s'accommode de la fraude, le jeu est biaisé d'avance : dans ce cadre, le RCD assumera ses responsabilités et aura la réponse adéquate”, a néanmoins précisé le responsable du parti de Sadi. Interrogé plus tard sur la position de sa formation concernant l'élection présidentielle, M. Azamoum a répondu : “La décision de participer ou pas à l'élection n'est pas arrêtée. Nous pensons qu'il faut d'abord apporter des réponses politiques et appropriées aux questions majeures et de fond qui se posent à la société : crise de Kabylie, crise économique, marasme social, comportement stalinien de l'administration, fermeture des espaces politiques et médiatiques, etc.” L'organique du RCD a cependant signalé que son parti “milite pour une meilleure représentation de l'opposition démocratique”. H. A.