Il n'y a que le foot-passion et les senteurs enivrantes du Mondial qui peuvent susciter autant de ferveur et de liesse populaire et la fièvre causée dimanche soir par la précieuse victoire des Fennecs face aux coriaces Chipolopolo n'aura pas épargné la Kabylie qui a fêté tel qu'il se doit cette nouvelle page de gloire du football algérien. Si les rues et les ruelles des villes et des villages étaient pratiquement désertes durant toute la durée du match et que le but historique de Rafik Saïfi a donné lieu à une explosion de joie sans précédent dans les foyers et les immeubles en ébullition, le coup de sifflet libérateur de l'arbitre mauricien M. Seechurn, qui fut d'ailleurs maudit durant toute la soirée pour son arbitrage approximatif, donna lieu à des scènes de joie et d'allégresse à travers plusieurs localités de la wilaya, soit à Tizi Ouzou bien évidemment, mais aussi à Draâ Ben Khedda, Tadmaït, Azazga, Tigzirt, Aïn El-Hammam et dans d'autres villes et villages de Haute-Kabylie. Pratique de plus en plus en vogue dans l'arrière-pays, de nombreux citoyens ont encore installé dimanche soir des écrans géants au sein des places publiques ou à proximité des cafés des sports pour planter le décor des grands jours et vibrer frénétiquement au rythme de cette équipe nationale de dernière génération qui donne tant de bonheur et d'espoir au peuple algérien. Toujours est-il que la soirée fut bien longue et agrémentée des traditionnels cortèges de voitures bariolées et de concerts de klaxons interminables alors que les youyous des femmes qui fusaient des balcons déchiraient hystériquement une nuit ramadhanesque pas comme les autres. Comme de coutume, les slogans bien connus tels que “one, two, three ! Viva l'Algérie” ou encore le dernier tube en vogue “Maâk ya l'khadra, diri halla !” auront envahi les rues et les boulevards comme aux plus belles heures de gloire des épopées mémorables du Mondial 1982 d'Espagne ou encore de celui de Mexico en 1986. Ayant eu l'honneur et le bonheur de vivre de tels moments de liesse et d'hystérie collective comme seul le football, sport roi par excellence, peut en procurer, l'entraîneur français de la JS Kabylie Jean-Christian Lang ne pouvait retenir sa joie et son émotion lui qui est désormais “Algérien de cœur” depuis décembre 2008 où il a mis les pieds pour la première fois au pays de génies du football bien connus tels que les Belloumi, Madjer, Dahleb, Assad et autres Lalmas et Makhloufi. “C'est fabuleux de vivre de tels moments de joie collective et de partager le bonheur de tout un peuple. Bravo à l'équipe d'Algérie et félicitations à M. Saâdane qui a su redonner une âme à cette sélection. La route du Mondial est toute proche, mais il faudra rester concentrés et vigilants pour assurer la dernière ligne droite menant vers l'Afrique du Sud 2010”, nous dira le coach attitré des Canaris.