Elle a perdu deux places : elle rétrograde à la 136e position. L'Algérie serait-elle une mauvaise élève ? À regarder les classements des institutions internationales, l'Algérie semble accumuler les mauvais points. L'Algérie est, encore une fois, classée à la 136e position, sur un échantillon de 183 économies selon Doing Business 2010, la septième édition d'une série de rapports annuels sur les réglementations qui facilitent la pratique des affaires et celles qui la compliquent, publiés par la Société financière internationale et la Banque mondiale. L'Algérie, qui recule de deux places par rapport au classement de 2009, est devancée par le Maroc qui se situe au 128e rang et la Tunisie placée à la 69e position. L'Algérie vient après l'Egypte, (106e position), la Jordanie (100e), l'Arabie Saoudite 13e place, les Emirats arabes unis (33e) et le Koweït (61e). Pourtant, souligne le rapport, quelques progrès sont enregistrés. Certaines réformes réalisées par notre pays sont citées. Le document indique que l'Algérie a adopté des réglementations pour mieux gérer le processus d'octroi des permis de construire et assurer l'achèvement en toute sécurité et dans les délais des projets de construction. L'exécution des contrats a été améliorée par un nouveau code civil des procédures qui réduit les délais et élimine certaines démarches. Un processus d'informatisation des tribunaux, ainsi que de leur équipement, entre autres, d'un registre électronique des cas et d'un logiciel de gestion des cas, est également en cours. Le taux d'imposition des entreprises a été réduit de 25% à 19% pour le tourisme, la construction et les travaux publics ainsi que la production de marchandises. Enfin, le transfert de propriété a été rendu plus simple et moins cher grâce à la réduction des frais de notaire de 0,39% de la valeur de la propriété et à l'élimination de l'impôt sur les plus-values. Cependant, suivant cette étude, les progrès en termes d'amélioration de l'environnement des entreprises restent très lents, nuisant à la compétitivité de son marché par rapport à ceux des pays de la zone Afrique du Nord-Moyen-Orient. Les limites d'un classement : et le taux de profitabilité ? En d'autres termes, les autres pays de la région sont plus avancés dans les réformes en termes de facilitations des affaires. Pour rappel, Doing Business classe les pays en fonction de dix indicateurs de la réglementation des affaires, ayant une incidence sur dix stades de la vie d'une entreprise : création d'entreprise, octroi de permis de construire, embauche des travailleurs, transfert de propriété, obtention de prêts, protection des investisseurs, paiement des taxes et impôts, commerce transfrontalier, exécution des contrats et fermeture d'entreprises. L'Algérie occupe la 148e position pour la création d'entreprises, la 110e pour l'octroi de permis de construire, la 122e pour l'embauche des travailleurs, la 160e pour le transfert de propriété, la 235e pour l'obtention des prêts, la 73e pour la protection des investisseurs, la 168e pour le paiement des impôts, la 122e pour le commerce transfrontalier, la 123e pour l'exécution des contrats, et enfin la 51e position en ce qui concerne la fermeture d'entreprises. 14 procédures et 24 jours sont nécessaires pour qu'une société à responsabilité limitée puisse légalement commencer son activité, un véritable parcours du combattant. Au Maroc, le nombre de procédures n'est que de 6 et la Tunisie 10. Pour la construction d'un entrepôt, incluant l'obtention des licences et permis nécessaires, l'accomplissement des notifications et inspections requises et l'obtention des raccordements (eau, téléphone, électricité), 22 procédures sont requises et cela peut durer 240 jours. Là aussi la Tunisie et le Maroc font mieux que l'Algérie. Au sujet de la facilité qu'ont les entreprises à enregistrer leur titre de propriété, le rapport estime que c'est plus compliqué en Algérie que chez les pays voisins. En Algérie, 11 formalités et 47 jours sont nécessaires. En Tunisie, le nombre de procédure n'est que de 4 et au Maroc 8 formalités seulement sont demandées. Concernant les impôts, le nombre de paiements que l'entreprise algérienne doit régler chaque année est évalué à 34. Le taux d'imposition totale est estimé à 72% du bénéfice. Les coûts et procédures nécessaires pour l'import et l'export d'un chargement standard sont plus lourds en Algérie. Les classements établis par Doing Business peuvent surprendre parfois. En effet, des économies qui ont connu une croissance rapide ou ont attiré un grand volume d'investissements ont un classement moins bon que d'autres pays apparemment moins dynamiques. Doing Business n'évalue pas tous les aspects de la conjoncture économique qui ont un impact sur les entreprises et les investisseurs, ni tous les facteurs qui influent sur la compétitivité, ni le taux de profitabilité qui peut être déterminant dans la décision d'investir, d'où les limites de la pertinence des données.