“Si vous n'êtes pas d'accord, vous n'avez qu'à ne pas ramener vos enfants à l'école”, ainsi a été la conclusion ou la réponse aux parents d'élèves de l'école primaire Othmane-Ouarek II de Bouzaréah qui ont refusé que la moitié de l'école soit transformée en annexe du collège Bouhamam pour accueillir des classes composées à 80% de recalés. Une ultime réunion a regroupé les parents d'élèves, un inspecteur venu de la Direction de l'éducation du centre d'Alger, le directeur du CEM, celui de l'école ainsi que le maire pour dégoupiller la tension induite par le partage de l'école en deux : une partie cédée au CEM. Chacune des deux parties a campé sur ses positions. Et devant cette impasse, le responsable dépêché de la Direction de l'éducation du centre d'Alger n'a pas trouvé mieux que de contraindre les parents d'élèves à accepter le fait. “Vous n'avez qu'à mettre vos enfants ailleurs, si vous ne voulez pas de la présence des collégiens ici”, leur a dit le responsable, selon le parent d'une petite fille du primaire offusqué par le langage (de rue) utilisé par ce responsable, en plus devant une poignée d'élèves. Opérant en mode système D avec l'accord du maire, la cour de l'école a été coupée en deux par un grillage qui rappelle, selon des parents d'élèves du primaire, les camps de concentration. Reste le problème des sanitaires qui sont en commun, pour l'instant. Des incidents ont été enregistrés l'année dernière dans ces toilettes et à l'extérieur de l'établissement, cela d'autant que l'école est isolée et n'est pas loin de la forêt. Mais la sécurité ne semble pas trop préoccuper les responsables, comme celui de la Direction de l'éducation du centre d'Alger qui a dit que “cela ne le regardait pas”. Autre anomalie engendrée par cette décision, contre l'instruction du ministre, l'accueil des collégiens a contraint le directeur du primaire à revenir à la double vacation, une partie des élèves a cours le matin et l'autre partie le soir, uniquement pour pouvoir disposer de classes et caser tout le monde. Par ailleurs, l'école ne dispose plus de classes préscolaires, supprimées justement en raison de l'absence d'espace, octroyé évidemment aux collégiens. Ainsi, au moins, une centaine de gosses en âge d'être inscrits dans le préscolaire ne peuvent pas le faire, selon notre interlocuteur. Devant ce qu'ils appellent le mépris de ces responsables, les parents d'élèves lancent un appel au ministre de l'éducation afin d'intervenir et remettre ainsi les choses à leur place. Ils ont, par ailleurs, à l'unanimité, pris la décision de ne pas laisser leurs enfants suivre les cours. En attendant la réaction du premier responsable du secteur, les parents ont décidé d'accompagner leurs enfants et de rester avec eux, tous les jours, à l'extérieur de l'école.