En séjour en Israël depuis quelques jours, l'envoyé spécial américain au Proche-Orient, George Mitchell, veut mettre les bouchées doubles dans sa quête d'un compromis susceptible de permettre la reprise du dialogue israélo-palestinien, au point mort depuis 2008. Il rencontre, cette semaine, toutes les parties concernées pour tenter de débloquer la situation en amenant le gouvernement israélien à reconsidérer sa position et à faire preuve de flexibilité sur la question des colonies sur les territoires palestiniens. Dans la journée de dimanche, il a déjà rencontré le président Shimon Pères, le ministre de la Défense Ehud Barak et le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman. Ses entretiens prévus hier avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ont été reportés à aujourd'hui, l'envoyé spécial américain et son hôte ayant assisté aux funérailles d'un jeune pilote décédé après que son avion s'est écrasé. Benjamin Netanyahu, qui revient d'Egypte, où il a rencontré le président Hosni Moubarak et le chef des renseignements égyptiens, serait disposé à négocier un gel partiel de la colonisation et le journal israélien Haaretz, généralement bien informé, affirme qu'un accord entre Washington et Tel-Aviv sur le sujet est imminent. Le Premier ministre israélien proposerait un gel de la colonisation pour une durée de neuf mois, tandis que les Etats-Unis souhaiteraient que cette période soit portée à un an. Si un accord intervient au terme du séjour israélien de George Mitchell, un sommet à trois pourrait avoir lieu la semaine prochaine, en marge de l'assemblée générale des Nations unies, entre Benjamin Netanyahou, Mahmoud Abbas et Barack Obama. Des milieux informels tant palestiniens qu'israéliens affirment même que les négociations seraient ouvertes entre les deux parties dès le mois d'octobre avec, comme objectif, l'instauration d'un Etat palestinien dans deux ans. Pour sa part, le journal Haaretz affirme qu'une fois réglé le contentieux de la colonisation, ce sont les frontières entre les deux Etats qui seraient négociées, précisant que l'organisation des Nations unies reconnaîtrait le nouvel Etat palestinien avant même la fin des négociations. Le scénario est d'autant plus plausible qu'on prête à Barack Obama l'intention de dévoiler rapidement son nouveau plan pour la relance des pourparlers entre Israéliens et Palestiniens. Si la mission de George Mitchell est couronnée de succès, c'est-à-dire si un compromis sur le gel de la colonisation est trouvé, le président américain pourrait exposer son plan, soit à l'occasion de l'assemblée générale de l'ONU, soit au sommet du G20 qui se tiendra à Pittsburgh, aux Etats-Unis. Il reste qu'il ne s'agit, pour l'heure, que d'un scénario et que la partie est loin d'être gagnée.