Au lendemain de son départ du CS Sfax, le coach algérien Azzedine Aït Djoudi revient sur les raisons qui l'ont poussé à quitter son poste. Liberté : Finalement, vous n'avez pas tenu longtemps à la tête de la barre technique du CS Sfax… Azzedine Aït Djoudi : Le métier d'entraîneur est ainsi fait et on ne peut rien y changer. C'est la vie, comme on dit. Que voulez-vous que je vous dise ? J'aurais bien aimé poursuivre mon aventure avec le CSS, mais certains paramètres m'ont découragé à continuer ma mission. Pourtant, le président Sellami m'a renouvelé sa totale confiance. Malgré la lourde défaite enregistrée face à l'EST, il n'a à aucun moment douté de mes compétences. Il m'a dit qu'il était persuadé que je finirai par redresser la situation et que je n'étais pas responsable du revers essuyé face à l'Espérance. Mais qu'est-ce qui a fait changer donc sa position ? Il faut savoir que c'est moi qui ai insisté pour partir. Il m'était impossible de travailler dans un climat malsain. D'ailleurs, j'ai prié M. Sellami de me décharger de mes fonctions d'entraîneur. Et c'est ainsi que nous sommes parvenus à une séparation à l'amiable. Il faut savoir aussi qu'aucune des deux parties n'aura à payer des indemnités de départ. N'éprouvez-vous pas un sentiment d'échec, vous qui ambitionniez de réaliser une grande saison avec Sfax ? Je quitte le club sfaxien avec le sentiment du devoir accompli. Le CS Sfax a bien débuté la saison, en témoigne les bons résultats enregistrés, mais force est de reconnaître que le calendrier était défavorable avec deux déplacements difficiles à Tunis respectivement face au Club africain et l'ES Tunis. C'était difficile d'aspirer réaliser de bons résultats devant des adversaires difficiles à manœuvrer dans leur propre fief. Ajouté à cet aspect, le mauvais arbitrage comme ce fut le cas lors du match contre le Club africain au cours duquel il nous a privés d'un penalty tout fait. Ce jour-là, nous étions capables de revenir avec le point du nul sans que personne ne trouve à dire, mais malheureusement mon équipe s'est faite surprendre par un but assassin dans les temps morts. Contre l'ES Tunis, les joueurs ont commis beaucoup de fautes individuelles impardonnables à ce stade de la compétition. D'autant plus qu'il y avait trop de pression sur moi par certains cercles qui ne voulaient pas de moi dans le club. Vous voulez dire qu'il y avait un complot pour précipiter votre départ, c'est bien cela ? Je ne vous apprends rien : on ne peut pas être aimé par tout le monde. Il y avait une volonté de la part de certains membres influents du club pour m'évincer. Pis encore, certains joueurs auraient même levé le pied lors de cette confrontation face à l'ES Tunis pour avoir ma tête. D'ailleurs, cette partie opposée à mon maintien avait déjà tenté de me chasser à l'issue de la première défaite face au Club africain, mais le président Sellami a fait de la résistance. Nous avons appris que le joueur Berka vous a confirmé que des joueurs ont levé le pied pour avoir votre peau ? Oui. Il m'a assuré qu'il soupçonnait certains joueurs de tricherie. Il était même prêt à faire des révélations pour informer l'opinion publique notamment les fans du CSS du complot qui se tramait derrière mon dos. J'étais sûr que quelque chose ne tournait pas au rond depuis quelque temps déjà. Des faits curieux se sont produits au cours de la rencontre face à l'EST. Je trouve cela anormal que des erreurs pareilles sont commises de la part de joueurs de surcroît professionnels. Cela ne sert absolument à rien de remuer le couteau dans la plaie. Qu'allez-vous faire maintenant ? Ce n'est pas la fin du monde, la vie continue. Je vais prendre du recul pour faire le point de la situation. Et ce n'est qu'après que je serai disposé à négocier avec d'éventuels clubs désirant s'attacher mes services. Il y a des chances de vous voir entraîner un club algérien ? Bien sûr. Je suis prêt à le faire.