À la cité Seybouse, située à 5 kilomètres d'Annaba, le paysage se limite au béton, en l'absence d'un quelconque espace vert. Un tableau hideux aggravé par une pollution de l'air, de l'eau de mer et sonore. C'est là que vivent les habitants de la cité Seybouse, Jouanou pour les riverains, diminutif de Joanonville, son ancienne appellation. Pour les habitants, c'est avant tout les rejets d'ammoniac qui les incommodent le plus, provoquant des allergies et de l'asthme. À cela il faut ajouter, comme certains devaient nous le déclarer hier, les poussières de charbon provenant des camions transportant ce combustible et passant près du rivage, ce qui oblige les habitants des logements situés sur le parcours à garder toute la journée leurs volets clos. Pour ceux jouxtant l'unité de déchets ferreux, c'est, là aussi, le bruit généré H24 par cette activité, et qui les empêche d'avoir un peu de repos. À toutes ces nuisances, il faut ajouter, d'après les déclarations des concernés, un quotidien difficile du fait de l'absence de magasins à la cité, qui compte une seule pharmacie et trois épiceries. “Nous devons nous déplacer jusqu'au chef-lieu pour nos achats, c'est vraiment éprouvant. De plus, la seule pharmacie ouvre ses portes assez tard le matin, c'est une grosse contrainte en cas d'urgence”, devait nous déclarer une ménagère de la localité. “Pour ce qui est des fruits et légumes, nous nous contentons des charrettes du commerce informel, mais en hiver, rares sont ceux qui s'aventurent ici”, ajoute notre interlocutrice. Pourtant, il y a un marché dans cette agglomération, mais il n'abrite en tout et pour tout que deux ou trois épiceries. Le centre de santé, situé au centre de cette banlieue, active de façon satisfaisante, d'après les riverains. Cette localité possède 2 écoles et 1 CEM, mais pas encore de lycée. Du côté de l'habitat, on note que le problème du bidonville qui s'étend à droite dans l'entrée de la cité sera bientôt résolu, avec la distribution de logements sociaux, un projet en cours de finition, que les habitants portés sur les listes de la commune attendent très impatiemment. À Jouanou, il n'y a ni stade, ni parc, ni jardin, ni salle de sport. Seule une maison de jeunes qui essaye, tant bien que mal, d'activer pour une jeunesse dont l'horizon est très limité, dans un secteur considéré comme l'un des plus chauds de la wilaya.