Le Fonds monétaire international s'est inquiété mardi de la croissance qu'aura perdue l'économie mondiale ces prochaines années à cause de la crise financière. “Les crises bancaires ont généralement des répercussions durables sur la production, même si la croissance finit par reprendre. Les baisses du taux d'emploi, de l'investissement et de la productivité sont autant de facteurs qui contribuent à prolonger les pertes de production”, a estimé le FMI dans un communiqué. Ces conclusions sont celles d'un chapitre des “Prévisions économiques mondiales” publiées mardi en vue de l'assemblée annuelle du Fonds à Istanbul en octobre. Elles sont issues de l'étude de 88 crises bancaires ces 40 dernières années. “Les pertes de production à moyen terme à la suite de crises bancaires sont considérables. Sept ans après la crise, la production est inférieure à la tendance (qu'elle aurait connue sans crise, ndlr) de près de 10% en moyenne”, ont indiqué les auteurs du rapport. Les raisons en sont, selon les observations du FMI, une baisse de la productivité dans un premier temps de la crise, puis un affaiblissement de l'investissement et du niveau d'emploi global. “Explorer ces forces sous-jacentes pourrait donner un aperçu à la fois de la tendance probable de la production après la crise bancaire actuelle et du type de politique qui pourrait aider à réduire les pertes finales” de croissance, a indiqué le Fonds. Or, “cette analyse n'incite guère à l'optimisme sur les perspectives de production à moyen terme”, a-t-il résumé. “L'activité réelle dans les économies développées a peu de chances de rebondir vers sa tendance d'avant-crise, ce qu'ont déjà connu les économies émergentes après les crises de la dette dans les années 1980”, en conclut le Fonds. Mais “les pertes de production ne sont pas inévitables”, et elles sont moindres dans les économies qui ont mis en place à court terme des mesures de relance, et à plus moyen terme entrepris des “efforts de réformes structurelles”, selon le rapport. Le Fonds plaide, parmi les réformes les plus efficaces pour combler la production perdue, la libéralisation des mouvements de capitaux, la modernisation du système financier national et l'”amélioration de l'efficacité de l'Etat”.