Le dernier G20, tenu à Londres en avril dernier, au plus fort de la crise financière, avait convenu de réformer l'architecture financière mondiale. Celui prévu des 24 et 25 septembre à Pittsburgh devrait confirmer le consensus déjà établi. Mais à quelques jours de la tenue de ce sommet, d'importantes divergences sont apparues entre, notamment Américains et Européens. La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a estimé hier que l'harmonisation des points de vue entre pays membres du G20 demandait un travail de “dentelle”. Mme Lagarde a indiqué que les places financières américaine et britannique opposaient une “résistance” aux propositions de régulation du secteur. “En ce moment, on est dans la dentelle (...) Chacun (des pays du G20) voit midi à sa porte et on ne classe pas tous les priorités dans le même ordre”, a souligné la ministre française de l'Economie. Américains et Européens divergent notamment sur les bonus des traders. Alors que les Européens sont favorables, à des règles mondiales strictes pour limiter les bonus bancaires, les Américains y sont moins favorables. Au-delà des bonus, l'Europe et les Etats-Unis doivent aussi trouver un terrain d'entente sur les autres dossiers de la régulation financière, en particulier les exigences en capitaux propres des banques et la réforme des normes comptables. Lors de sa dernière rencontre à Londres en avril, le G20 s'était fixé une feuille de route concernant notamment une réforme de la finance internationale dont les agissements sont considérés à l'origine de la grande crise actuelle. Beaucoup craignent que les ambitions annoncées ne se trouvent bradées alors que l'économie mondiale paraît se ranimer. Le Fonds monétaire international s'est inquiété hier de la croissance qu'aura perdue l'économie mondiale ces prochaines années à cause de la crise financière. “Les crises bancaires ont généralement des répercussions durables sur la production, même si la croissance finit par reprendre. Les baisses du taux d'emploi, de l'investissement et de la productivité sont autant de facteurs qui contribuent à prolonger les pertes de production”, a estimé le FMI dans un communiqué. Ces conclusions sont celles d'un chapitre des “Prévisions économiques mondiales” publiées hier en vue de l'assemblée annuelle du Fonds à Istanbul en octobre. Elles sont issues de l'étude de 88 crises bancaires ces 40 dernières années. Le Fonds plaide, parmi les réformes les plus efficaces pour combler la production perdue, la libéralisation des mouvements de capitaux, la “modernisation du système financier national et l'amélioration de l'efficacité de l'Etat”.