Un peu plus de quatre semaines après la décision de suspension des crédits à la consommation, le marché des véhicules d'occasion connaît, ces derniers jours, une véritable effervescence. Non seulement les prix des véhicules ont augmenté, mais de plus en plus de citoyens se dirigent vers les marchés, à l'exemple de celui de Tidjellabine où tous les parkings situés aux alentours ont affiché complet. Hamid, qui gère l'une des ses aires de stationnement, avoue qu'il n'a jamais connu une telle situation depuis plus de trois ans. À 8h, il n'y avait plus de place où stationner. “D'habitude, les gens viennent à n'importe quel moment pour stationner à l'aise, mais ces dernières semaines tout a changé, malgré le mois de Ramadhan” , affirme Hamid. Les véhicules qui n'ont pas pu trouver place dans ces parkings ont stationné sur les deux côtés de la RN5, juste en contrebas du marché. Mais cette ébullition ne se limite pas seulement aux parkings, elle est plus visible dans les prix des véhicules qui sont montés en flèche. Entre 10 et 20% pour les véhicules d'occasion durant ce premier mois, explique Saïd, un revendeur de Tidjellabine qui table sur un taux de 30% d'augmentation dans les prochains mois. “Cette flambée des prix est surtout visible sur les véhicules qui ont plus de trois années d'ancienneté, contrairement aux véhicules neufs dont les prix n'ont connu qu'une légère augmentation”, indique ce revendeur qui ajoute que les prix des poids lourds et autres véhicules utilitaires ont, eux aussi, connu une nette augmentation. Ce sont les petites cylindrées qui sont les plus demandées, mais qui sont devenues subitement les plus chères. Ainsi le propriétaire d'une Picanto année 2007 s'est vu proposer 70 millions alors que, selon Saïd, ce même type de véhicule s'est vendu, il y a près de deux mois, 60 millions. Le propriétaire d'un véhicule de marque Atos année 2003 s'est vu offrir 53,5 millions, un autre possédant une Maruti 2006 s'est vu proposer 45 millions, alors que deux mois avant, ce même véhicule se vendait à peine entre 38 et 40 millions. Un autre vendeur a eu une proposition de 72 millions pour sa 206 année 2006 et un autre vendeur a refusé de vendre pour 113 millions une Clio année 2007. Soit une augmentation variant entre 7 et 12 millions, selon Saïd. Un autre vendeur a rejeté l'offre de 110 millions pour sa 307 diesel année 2007, alors qu'une Chevrolet année 2007, état moyen, a été cédée à 83 millions. La légendaire 403 année 1964, chère à Columbo, mais avec 4 portes a atteint 62 millions, mais son propriétaire refuse de la céder à ce prix. Quant aux véhicules chinois, ils sont peu présents dans le marché et ceux qui s'y trouvent sont boudés. Mais il n'y a pas que les marchés de véhicules qui affichent ces augmentations. Sur le site électronique spécialisé www. ouedkniss.com, les prix sont presque les mêmes. Une Chevrolet 2005 est affichée à 85 millions. Le prix d'une Fiat Uno année 2005 est fixé à 55 millions alors que celui d'une Kia Picanto année 2006 est fixé à 73 millions. Toujours sur le même site, on retrouve une Atos 2004 à 64 millions. Les véhicules chinois sont peu présents sur ce site, mais on note toutefois qu'une Nomad Zoty année 2007 est fixée à 74 millions de centimes. L'avantage sur ce site est que le vendeur fixe le prix à l'acheteur et lui propose en même temps de négocier. En plus, il n'y a pas d'intermédiaire entre les deux personnes qui ont la possibilité d'échanger leurs discussions par téléphone ou par Internet avant de se voir pour la concrétisation de la transaction. Pour Saïd, qui a acquis récemment une Peugeot 206, avant les dernières augmentations, ouedkniss, c'est pratique et les prix sont plutôt acceptables, précise-t-il. Mais, de l'avis de tous, cette envolée des prix des voitures ne fait pas que des malheureux. Les intermédiaires, les smassria, les vendeurs de pièces détachées, les ferrailleurs figurent parmi les profiteurs de cette situation. Certains redoutent le retour en force des trafiquants des pièces détachées contrefaites, car ces derniers trouvent leur compte dans tout ce qui est ancien et d'occasion. Et ce sera assurément un autre coup dur pour les concessionnaires, sans parler des accidents qui vont certainement se multiplier.