En dépit de toutes les initiatives et les appels au calme, à Oran, la base populaire du Mouloudia ne décolère pas et crie vengeance. La venue de l'ASO Chlef cet après-midi au stade Zabana pour les besoins de la rencontre comptant pour le septième acte du championnat national risque, tout simplement, de dépasser, et de loin, le cadre purement sportif. Un simple tour dans les différents fiefs attitrés des supporters et ultras du MCO vous renseignera on ne peut mieux sur cette grinta qui anime l'assise populaire du grand club d'El-Hamri. Et bien qu'un impressionnant dispositif de sécurité ait été annoncé depuis déjà plus d'une semaine avec une finalité aussi préventive que dissuasive, les dizaines de milliers d'inconditionnels du MCO font de ce rendez-vous avec l'ASO, beaucoup plus qu'une simple rencontre de football. Match de l'année pour certains, du siècle pour d'autres, rendez-vous pour recouvrer l'honneur perdu un certain lundi 26 mai 2008 pour les plus chauvins : au-delà de toutes les assurances et actes isolés visant à faire croire que la rue oranaise a retrouvé ses vertus hospitalières et a oublié ses problèmes avec la xénophobe galerie chélifienne, ce match MCO-ASOC fait peur. Ingrédient le plus important qui a fait monter le mercure à un degré jamais atteint auparavant, les déclarations de l'arrière-central et capitaine de l'ASO, Samir Zaoui, dans lesquelles il affirme que rien ne l'empêchera d'être à Oran, cet après-midi. Aller jusqu'à défier un stade complet qui peut contenir près de 50 000 supporters en furie, voire même toute la capitale de l'Ouest qui a oublié ses dissensions et sa traditionnelle guerre des clans pour se joindre à ses ultras qui font de ce match un rendez-vous immanquable relève, par ailleurs, non pas de la provocation, mais plutôt d'une tendance suicidaire qui risque de mettre à feu et à sang tous les alentours du stade Ahmed-Zabana. En somme, au lieu de tenter une quelconque approche réconciliatrice visant à absorber l'indescriptible colère d'une impressionnante assise populaire que même la force de la loi a mis plus de trois jours à maîtriser l'été dernier, le président Abdelkrim Medouar, son capitaine Samir Zaoui, son buteur providentiel face au MCO Karim Ali Hadji et son entraîneur Ahmed Slimani qui clame à qui veut bien l'entendre qu'il ira “à Oran pour battre le Mouloudia” ont choisi d'aller à l'affrontement. Pas certain alors que ceux qui leur ont donné des assurances que “rien ne se passera” puissent tenir en respect un volcan annoncé comme Zabana Stadium. A. Karim