Dénommé le “baroudeur du Djurdjura”, le boxeur Mohamed Yassa (25 ans) commence à faire parler de lui au niveau continental. Le public d'El-Biar l'aura certainement constaté à l'occasion du combat du championnat d'Afrique ayant eu lieu le 9 janvier 2003. Une date qui reste gravée à tout jamais dans la mémoire de Yassa, qui voit désormais plus loin. Il vise le titre mondial. Il veut rééditer les exploits de Tyson, son idole, mais surtout réussir là où ses prédécesseurs ont échoué. Yassa est à vous… Liberté : Yassa, en janvier dernier, vous avez obtenu le premier titre international dans la boxe professionnelle, à savoir le championnat d'Afrique des moins de 60 kg. Pouvez-vous nous parler de cette consécration ? M. Mohamed Yassa : Permettez-moi, tout d'abord, de vous inviter à visionner la cassette de ce combat qui n'était pas, pour moi, comme les autres. Il était différent des autres combats que j'ai effectués dans le monde de la boxe professionnelle, car il s'agissait de l'emblème national. L'erreur n'était pas permise. Il fallait coûte que coûte offrir un titre continental à mon pays, surtout que j'évoluais dans mon pays et, de surcroît, dans une salle archi-comble tout acquise à ma cause. L'adversaire, en l'occurrence le franco-ghanéen Adoph Avadja, était un gros calibre, encaisseur et vicieux. Mon adversaire avait la ferme intention de prendre sa revanche, après que je l'ai battu en mai 2002 à Boufarik. Cependant, j'ai su gérer ce combat, en le dominant de bout en bout. Ma victoire, de l'avis même de tous les spécialistes présents, fut logique. C'était le premier titre continental que vous venez d'offrir au pays… Effectivement, c'est ma première consécration, mais, certainement, elle ne sera pas la dernière. Ne dit-on pas que l'appétit vient en mangeant. Je compte bien y aller plus loin. Justement, quels sont vos objectifs ? Je suis un athlète très ambitieux et je n'entend pas m'arrêter en si bon chemin. Je me prépare d'ores et déjà pour le titre intercontinental dont le combat est prévu pour octobre prochain, éventuellement à la salle Harcha-Hassen. Le nom de l'adversaire sera rendu public en temps opportun. Cependant, mon objectif essentiel demeure le championnat du monde. Mon manager a déjà concocté un programme de travail dans cette perspective. Ce sera, si dieu le veut, pour l'année 2004. Je tâcherai d'offrir à mon pays une consécration mondiale pour la première fois dans l'histoire de la discipline en Algérie. Ce sera certainement difficile pour vous, surtout que vos prédécesseurs ont échoué avant d'atteindre cet objectif… Je suis bien conscient de la difficulté de la tâche. Et ce sont des boxeurs de grande valeur qui n'ont pas réussi à offrir à l'Algérie un titre mondial, à l'image de Hamia, Hammani et Ould Mekhloufi. Mais, détrompez-vous, cela ne me décourage pas. Vos objectifs exigent des moyens financiers colossaux, n'est-ce pas ? Ce serait mieux de poser cette question à mon manager Khelifa Mederres. C'est lui qui est chargé de ce volet. Néanmoins, je peux vous affirmez qu'il ne lésine pas sur les moyens pour réunir toutes les conditions de travail. En parlant de votre manager, M. Mederres, comment a été établi le premier contact ? En fait, c'est grâce à lui que je suis dans la boxe professionnelle. Je le connaissais avant mon départ pour le service national. C'est un homme de principe et très compétent. Il a le mérite d'être derrière le lancement de la section boxe à Tizi ouzou. Alors, je n'ai pas hésité à le solliciter pour m'aider à intégrer le monde professionnel. On a l'impression que la boxe professionnelle figurait depuis longtemps dans vos objectifs… Ecoutez, je suis un mordu du noble art. Depuis mon enfance, je pratique cette discipline, tout en gardant l'œil branché sur la boxe professionnelle avec notamment les performances de Tyson, mon idole. Je suis également impressionné par les qualités de Mohamed Ali et mon compatriote Hamani. J'ai toujours rêvé devenir un grand champion comme eux. On vous laisse le soin de conclure… Il faut que tout le monde sache que je boxe pour mon pays et le peuple algérien. En ma qualité d'athlète de haut niveau, digne ambassadeur de mon pays, je tenterai de laisser une meilleur impression là ou je passe, notamment sur le plan de la performance. Le grand cadeau que je puisse dédié à mon pays sera un titre mondial. Ce sera, en outre, un moyen pour moi de rendre hommage aux victimes et aux sinistrés du séisme du 21 mai dernier qui a tragiquement frappé une région très chère à moi : Boumerdès. K. Y.