Dans son audience de mercredi passé, le tribunal criminel près la cour de Mostaganem a condamné un étudiant de 23 ans à une année de réclusion criminelle pour le viol d'une adolescente de 16 ans révolus au moment des faits remontant au 19 avril dernier. Son coaccusé, poursuivi pour le chef d'inculpation d'incitation de mineure à la débauche, en ayant offert le gîte, une nuit durant, au prévenu et à la victime, a écopé de la même peine, assortie d'une amende de 25 000 DA. Plaignant le sort ce cette jeune fille affichant triste mine dans un abribus de la bourgade côtière de Hadjadj et qui dit vivre des problèmes familiaux en affirmant n'avoir personne pour l'accueillir, l'étudiant se propose de l'héberger momentanément, afin de la prémunir de tout éventuel malheur. Ensemble, ils mirent le cap sur la plage la plus proche. Le jeune sollicite l'abri nocturne auprès du coaccusé qui y détient un cabanon. À la demande de la victime, qui prétend avoir 19 ans, un âge que conforte sa corpulence, des rapports sexuels seront entretenus. La “cohabitation” durera près de trois jours, mais sans autres rapports sexuels. Le prévenu, dénoncé par un appel téléphonique masqué, adressé à la mère de la victime, est “accueilli” par les gendarmes au retour d'un bref séjour du “couple”à Oran. Au terme d'un bref, mais particulièrement sévère, réquisitoire, le représentant du ministère public requit 12 années de réclusion criminelle à l'encontre de l'accusé principal et 6 ans à l'actif du “copain” l'ayant hébergé. À travers deux plaidoiries brillamment échafaudées, la défense qui, au passage, fera subtilement remarquer à l'avocat général que son réquisitoire était plus sévère que le code pénal en “sur-dosant” de 2 années supplémentaires la peine maximale prescrite pour le crime du viol, osera faire le procès de toute une société éperdument dépassée par sa population d'adolescents, victimes et coupables. Usant d'une argumentation particulièrement pertinente, elle parviendra à discréditer la thèse de la partie civile, et à convaincre le tribunal quant au rôle “provocateur actif” de la victime, et à “l'ingénuité coupable” de l'accusé. M. O. T.