La conférence de presse, organisée par le Comité national des exportateurs des déchets ferreux et non ferreux, hier matin à l'hôtel Hilton d'Alger, a été émaillée par des “chamailleries” qui, heureusement, n'ont pas dépassé le stade des accusations verbales. Près d'une demi-heure après le début de l'intervention du président du comité, Noureddine Sergoua, un homme dans la salle a pris la parole. À la surprise générale, il commencera par démentir les affirmations du représentant des exportateurs de déchets à propos du marché national qui, quelques minutes avant, défiait “quiconque qui pourra affirmer que les quantités demandées sur le marché national n'ont pas été livrées”. Farid Dekkar, c'est son nom, s'est présenté en tant que P-DG d'une entreprise de récupération en précisant qu'il ne trouvait pas de déchets pour son usine, “alors que vous osez exporter. C'est la raison pour laquelle je suis tout à fait d'accord avec les dispositions de la loi de finances complémentaire (à propos de l'interdiction des exportations des déchets non ferreux, ndlr) qui nous permet, enfin, de pouvoir accéder au marché local. Nous n'arrivions pas à acheter l'aluminium dans notre pays et l'on se retrouvait dans l'obligation d'importer alors de Tunisie et de Libye. Il est interdit d'exporter les déchets.” Il soulignera que son entreprise emploie plus de 300 travailleurs et que son usine est d'une superficie de plus de 125 000 mètres carrés. “On existe depuis 25 ans avec toujours les mêmes problèmes, c'est pourquoi je n'ai jamais compris pourquoi on exporte.” Il ira encore plus loin en accusant les exportateurs de “vouloir à tout prix vendre à l'étranger, alors que nous sommes prêts à acheter. L'argent, on en a et on est très nombreux dans le secteur.” Visiblement surpris et gêné, Noureddine Sergoua a voulu riposter en se “rappelant” qu'il avait eu des échos selon lesquels les entreprises algériennes de recyclage “avaient toujours des retards de paiement”. Ce à quoi M. Dekkar a rétorqué par la négative. “Je vous dis qu'on est prêt à vous acheter tout ce que vous avez comme aluminium (…) On a de l'argent, et ce n'est pas un problème pour nous.” Le “perturbateur” (comme l'ont appelé certains membres du comité) ne s'est pas contenté de cette intervention. Il a carrément improvisé une conférence de presse parallèle à quelques mètres de la salle de conférences en critiquant sévèrement les exportateurs et en n'hésitant pas à louer la LFC. Une attitude qui, à force de louer les changements “positifs” ramenés avec la décision du gouvernement, ne pouvait que susciter la suspicion quant à la présence “par hasard” de ce P-DG. Cette “altercation” vient ainsi mettre en second plan, au grand dam du comité, les revendications des exportateurs des déchets ferreux et non ferreux qui voulaient lancer un “SOS à travers la presse aux autorités du pays”. Vraisemblablement, le “coup” a été mal calculé et certains n'ont pas hésité à penser à haute voix que la “mission” du “perturbateur” a été finalement accomplie.