Les récupérateurs, exportateurs de déchets des métaux ferreux et non ferreux sont montés au créneau, en protestant contre la décision du ministre du Commerce, M. El Hachemi Djââboub, de mettre fin à cette activité. Les membres de l'ECOREC, Club des exportateurs des métaux-fereux et non-ferreux, ont organisé une conférence de presse, hier, à l'hotel Hilton, sur "l'impact de l'arrêt des exportations des métaux ferreux et non-ferreux", et se disent être "subjugués et navrés par cette décision annoncée par le ministre de tutelle d'interdire, définitivement, cette activité à compter de janvier 2007". Les principaux arguments mis en avant par M. Noureddine Sergoua, président de l'ECOREC (qui pour rappel est une association non encore agréée), lui même exportateur en la matière et propriétaire de "l'Eurl Proenvirec", tournent autour d'aspects sociaux-économiques et environnementaux. "Nous supplions les pouvoirs publics de revenir sur cette décision sur une activité qui fait vivre des milliers de familles, qui assure des revenus par la garantie de 40 000 emplois directs et indirects...", dit M. Sergoua, qui rassure toutefois qu'avec un dialogue serein, bien des problèmes peuvent trouver des solutions. Pour remonter aux enjeux de la décision prise par M. Djaâboub, et annoncée récemment à l'occasion de son ouverture, de la Foire de la production nationale, il serait utile de dire d'emblée, que le phénomène de vol " à grande échelle ", dit-on du coté des pouvoirs publics en est, à l'origine. Ce que M. Sergoua tient, justement, à démentir : "les produits volés constituent une infime partie des produits exportés, constitués principalement de câbles électriques, des rails…C'est une poignée de pseudo - exportateurs sans scrupules, - environs 3% du nombre total des exportateurs, qui sont bien connus, de surcroît, si besoin est- qui s'adonnent à ces pratiques. Nous nous engageons à dénoncer ces dépassements qui menacent, il est vrai, de détruire l'avenir de dizaines d'entrepreneurs". Le temps va donc vite pour ces exportateurs qui risquent de disparaître avec l'application de cette loi. En plus de ces vols commis à l'encontre des entreprises, souvent nationales, se pose aussi le problème lié au rapatriement des revenus en devises que génère cette activité. La persistance de ce " trafic " conduisant tout simplement à des fuites de capitaux. Sur ce point, le président de l'ECOREC est formel : "nous sommes prêts à nous soumettre aux règles de l'exercice, à contribuer pour la mise en place d'une réglementation". Pour peu que l'ECOREC, ce club non encore agrémenté soit reconnu, insinue, M. Sergoua. "Le jour où on nous donnera l'agrément, on arrivera à mieux maitriser l'activité, j'en suis certain", dit-il avant d'ajouter : "nous avons une proposition de 21 solutions à soumettre dans ce sens aux pouvoirs publics…d'ailleurs, toutes les solutions et mesures qui ont été adoptées par les pouvoirs publics, émanent de notre association". Revenons d'ailleurs, au problème de rapatriement, le conférencier propose "d'arrêter l'octroi des registres du commerce provisoirement, procéder à l'identification des vrais opérateurs et l'établissement d'un cahier des charges que doit respecter tout exportateur des produits ferreux et non-ferreux, fixant notamment les modalités relatives à la garantie du rapatriement". Selon le conférencier, les vrais opérateurs sont 300 seulement "à travailler dans les règles, avec statuts, sièges et registres du commerce conformes aux règles". Faut-il souligner que cette activité est la troisième source des revenus d'exportation hors hydrocarbures, voit transiter quelque 200 000 tonnes de ces déchets de produits ferreux et non-ferreux, annuellement.