«La décision a mis tous les exportateurs dans le même sac, au lieu de sanctionner les receleurs et les opérateurs impliqués dans les malversations.» La décision d'interdire les activités d'exportation des déchets ferreux et non ferreux, aura des retombées catastrophiques sur les plans économique, social et environnemental. C'est, du moins, ce qui a été avancé, hier, par le Club des exportateurs desdits déchets, lors de la conférence de presse tenue à l'hôtel Hilton, pour réagir à cette interdiction annoncée par le ministre du Commerce, la semaine écoulée, lors de l'inauguration de la 18e Foire de la production nationale. M.Noureddine Sergoua, le président de l'Association des exportateurs des métaux ferreux et non ferreux, en attente d'agrément, a interpellé le ministre du Commerce pour qu'il revoie sa décision qui «a mis tous les exportateurs dans le même sac, au lieu de sanctionner les receleurs et les opérateurs impliqués dans les malversations». La décision de Djaâboub, a été motivée, faut-il le rappeler, par la propagation des vols à grande échelle, ciblant les câbles électriques, les lignes téléphoniques ainsi que les rails. Un fait reconnu par les exportateurs qui ont appelé, à cet effet, de réglementer l'activité d'exportation de ces déchets aux fins d'endiguer ce phénomène des vols qui pénalise, tout particulièrement, les grandes entreprises publiques telles que les P et T, Sonalgaz et la Sntf. Sergoua a affirmé, sur la même lancée, l'engagement de son association de dénoncer tout dépassement qui serait constaté à l'encontre de tout opérateur. Enumérant les retombées néfastes de cette interdiction, Sergoua a indiqué que l'entrée en vigueur de cette décision, à partir de janvier prochain, fera perdre au Trésor public des revenus s'élevant à plusieurs millions de dollars US d'autant qu'elle met au chômage les quelque 40.000 ouvriers travaillant dans la récupération et la sélection des déchets. Aussi, étant donné que l'activité débarrasse le pays, selon les exportateurs, de plus de 200.000 tonnes de déchets récupérés, triés et exportés, l'interdiction aura, en outre, un impact catastrophique sur l'environnement. Comme solution immédiate, le Club qui compte près de 100 exportateurs de déchets ferreux et non ferreux, propose: d'arrêter, de manière provisoire, l'exportation des déchets sensibles, en l'occurrence les rails, les câbles électriques et les lignes téléphoniques en attendant la régulation de cette activité par l'élaboration d'un cahier des charges précis et la mise en place de règles claires et adéquates en mesure d'assurer un contrôle rigoureux des activités des exportateurs malveillants. Ces derniers cachent leurs véritables identités en établissant des registres du commerce jetables et des fausses domiciliations, leur permettant de se verser dans des pratiques frauduleuses, à l'instar du non-rapatriement des capitaux.. On avance, à ce sujet, que le montant des capitaux issus des opérations d'exportation effectuées depuis 1995, dépasse les 10 millions d'euros. Cela, en plus du recel des produits volés qui encouragent les actes de vandalisme ayant causé des dégâts conséquents aux entités publiques.