En dépit des moyens matériels déployés par les services de l'APC pour le ramassage des déchets ménagers, ainsi que tout autre matière fécale, la capitale de l'Ahaggar croule sous les ordures. La situation, plus qu'alarmante, ne cesse de s'aggraver au vu des innombrables décharges qui s'amoncellent ici et là, notamment dans les quartiers populeux, à l'exemple d'El-Wi'am, Tafsit et Ankouf. Interrogé, un responsable communal nous révélera que l'incivisme rend la tâche des éboueurs plus que difficile auquel s'ajoute le manque d'organisation des ménages qui jettent leurs déchets à n'importe quelle heure. “Au passage des éboueurs, les sacs poubelles sont déjà déversés par les meutes de chiens ou par les chiffonniers dont le nombre est, malheureusement, de plus en plus grandissant. On a soulevé cet écueil avec certains responsables de quartier, mais leur indifférence n'a fait qu'accentuer le problème, particulièrement dans une ville censée être une vitrine du tourisme algérien”, clame-t-il, non sans déplorer les actes ignobles qui se produisent au niveau des lieux de villégiature des adeptes du désert. “Aghhen, Imlaoulaouen et Tangha-Akli sont, entre autres, les endroits touristiques de renom, actuellement ternis et enlaidis par la bêtise humaine. On y trouve toutes sortes d'ordures (des boîtes de conserves, des pots de yaourt, des bouteilles d'eau et des sachets en plastique multicolores). Les touristes infligés par cet état de fait, qui ne semble aucunement inquiéter les responsables du secteur, doivent nettoyer l'endroit avant d'installer leur bivouac. Fort heureusement, la splendeur des sites et la divine sculpture des rocs leur font oublier cette sale besogne.” Pour notre interlocuteur, la solution est d'instaurer une politique environnementale et de sensibiliser l'homme bleu sur l'importance de cette région de l'Algérie profonde. Aussi, il faut inciter nos mômes à une éducation en mesure de pérenniser la richesse touristique, aussi diverse qu'attachante, de Tamanrasset. L'implication de tout un chacun est plus qu'indispensable, notamment au niveau des endroits côtoyés par les frêles épaules enfantines et où le risque de choper de graves maladies se fait ressentir. A. K.