La commune ne dispose que d'un seul agent de nettoiement pour plus de 2 000 habitants. Les déchets ménagers constituent, à l'heure actuelle, une source de pollution et de nuisances importantes en raison de leur volume dans la ville mais surtout en raison de l'absence criante de moyens humains et matériels qui font défaut. À Oran, dont la production de déchets dépasse les 1 800 tonnes par jour, cette commune ne dispose que d'un agent de nettoiement pour plus de 2 000 habitants et de 3 bennes de collecte d'ordures pour 1,5 million d'habitants. Cette situation qui perdure depuis des années a généré des dégâts importants, occasionnant un état de délabrement certain du tissu urbain et du cadre de vie. “Les méthodes d'enlèvement et d'évacuation restent archaïques, sans tri des déchets à la source, et sans décharges réellement contrôlées. Le seul terrain d'enfouissement d'El Kerma est insuffisant pour faire face à l'envahissement des ordures ménagères”, nous indique un responsable des services techniques de la voirie. En effet, la gestion des déchets ménagers se caractérise également par une insuffisance de crédits alloués aux services techniques concernés et, de surcroît, par un manque de civisme des usagers. Selon un membre de l'APC d'Oran, une enveloppe budgétaire de l'ordre de 59 milliards de centimes, destinée à la réorganisation de tous les services techniques liés à la propreté et au nettoiement de la ville, sera dégagée par la mairie dans le cadre de la plus-value. Pourtant, la récupération et le recyclage des matières valorisables. Pourtant, la récupération et le recyclage des matières valorisables permettraient un gain économique énorme. Ce gain est estimé par les services du ministère de l'Environnement à plus de 8 millions chaque année. Selon un responsable au niveau du service infectieux du CHU d'Oran : “La putréfaction et l'infiltration des déchets ménagers vers les sources où les réseaux d'alimentation en eau génèrent annuellement plus de 60 cas de méningite.” À Oran durant ces dernières années, la problématique des déchets ménagers a suscité de nombreuses réactions et les conséquences de la prolifération de nombreuses décharges sauvages ont atteint leur paroxysme (épidémie de peste bubonique déclarée à Kehaïlia en 2002). Dans les 8 secteurs urbains que compte la ville, la gestion actuelle des déchets ménagers est incompatible avec le niveau de développement de ces agglomérations. Dans cet ordre d'idées, les moyens techniques et humains affectés par l'APC aux services chargés de la gestion des ordures ménagères restent dérisoires. “L'absence de tri sélectif et de récupération des déchets a un impact sévère sur le plan environnemental, avec souvent une dégradation de l'hygiène publique, une destruction des paysages et une altération de la qualité des ressources en eau et donc la persistance des risques épidémiques permanents de maladies à transmission oro-fécale”, estime un épidémiologiste du service infectieux du CHU d'Oran. C'est le cas des maladies à transmission hydrique bactérienne (typhoïde) et virale (maladies d'entérovirose), des maladies transmises par les vecteurs animaux, les zoonoses comme la brucellose, la rage ainsi que des épidémies saisonnières de conjonctivite virale. B. Ghrissi