Les relations algéro-françaises “sont très importantes et ne sauraient changer du jour au lendemain”. Le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, a confirmé, jeudi, en marge de la séance des questions orales du Sénat, avoir rencontré son homologue français, Bernard Kouchner, en marge des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU, à New York. Pour Mourad Medelci, les deux pays ont une volonté d'approfondir ces relations et d'aller de l'avant, “chacun en fonction de ses propres intérêts”. Au sujet de la visite du président Abdelaziz Bouteflika, prévue depuis fort longtemps à Paris, le chef de la diplomatie algérienne a refusé de donner une date précise, tout en indiquant que “les visites des présidents sont dans l'ordre des choses. Cela dépend des agendas des présidents”, admettant implicitement que ladite visite pose toujours problème, même si, en bon diplomate, il lâchera : “Je ne vois pas pourquoi on en fait un sujet de débat.” Concernant les décisions françaises, jugées provocatrices par la partie algérienne, dont la dernière qui concerne les harkis, le ministre algérien s'est voulu, là aussi, conciliant. “Nous avons une conviction, c'est que l'Algérie se porte bien. Elle n'a pas de comptes à régler avec les Français. Cependant, elle a des comptes à régler avec ceux qui ont travesti l'histoire (…) La Révolution algérienne a donné ses fruits et les Algériens en profitent.” Pour ce qui est des questions orales, Mourad Medelci a eu à répondre sur le sujet des cadres algériens établis à l'étranger. Etablis en grande partie en France, au Canada et dans les pays du Golfe, ces derniers sont estimés à 15 200 cadres inscrits auprès des consulats algériens. Mais le ministre reconnaît que ce chiffre est loin de refléter la réalité. Il citera le chiffre avancé par le Cnes, en 2006, qui parle de 40 000 cadres, dont 10 000 médecins en France et plus de 3 000 chercheurs aux Etats-Unis d'Amérique. Il indiquera que l'Algérie est le troisième pays pourvoyeur du Canada en main-d'œuvre technique. La communauté algérienne établie à l'étranger commence à s'organiser. On compte 426 associations algériennes à l'étranger, dont 336 en France. Ce pays où se concentrent 81% de la communauté algérienne établie à l'étranger. Enfin, pour ce qui concerne la campagne 2009 du hadj, le chef de la diplomatie algérienne s'est voulu rassurant, en affirmant aux journalistes que toutes les mesures ont été prises pour que les Algériens, qui s'y rendront, accomplissent ce pilier de l'Islam dans les meilleures conditions.