Une conférence de presse sur les intoxications alimentaires collectives et l'envenimation scorpionique s'est tenue, hier, au siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.Le Dr Ouahdi Mohamed, directeur de la prévention au niveau du ministère, estime que le non-respect des conditions d'hygiène est la principale cause des intoxications alimentaires, qui ont atteint les 1923 cas, de janvier à juin de l'année en cours. Par ailleurs, les intoxications coûtent jusqu'à 10 000 DA par cas, quand il s'agit de prise en charge en terme de réanimation et un simple cas peut coûter jusqu'à 3000 DA, sans négliger le coût le plus cher qui est la vie d'une personne, a souligné M. Ouahdi Mohamed. Concernant les facteurs qui favorisent le plus les Toxi infections alimentaires collectives (TIAC), il s'agit de la banalisation de l'obtention du registre du commerce, l'absence de certificat de conformité, le manque de professionnalisme et d'expérience, l'absence de règlement sanitaire, et surtout le manque d'informations et de sensibilisation du grand public. D'où l'importance du rôle que peut jouer la société civile, notamment les associations de protection du consommateur, a constaté le directeur de la prévention. Selon les prévisions, le taux des cas d'intoxication va probablement augmenter durant cette période estivale et le mois de Ramadhan prochain, là où les commerçants ne respectent pas les règles d'hygiène. Aussi, les citoyens ont leur part de responsabilité, et une simple négligence de leur part peut leur coûter la vie. Par ailleurs, M. Ouahdi Mohamed a évoqué le problème de l'envenimation scorpionique lequel reste un problème majeur de santé publique en Algérie. Le nombre de cas de piqûres est de 50 000 cas en moyenne par an, avec une moyenne des décès variant entre 50 et 100 cas, dont près de 65% chez les enfants de moins de 5ans. " Les populations touchées payent un lourd tribut par cette pathologie, car l'envenimation scorpionique est l'une des infections non transmissibles classée en troisième position en matière de létalité après les accidents de la route et les cancers ", a indiqué M. Ouahdi Mohamed. D'après les statistiques du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, les wilayas les plus touchées sont surtout celles des Hauts-Plateaux Biskra, El Oued, M'sila, Djelfa, Ouargla et Adrar avec plus de 4 000 cas par an. Ce qui n'empêche pas, ces dernières années, l'extension du phénomène vers quelques communes des wilayas du Nord en raison de la dégradation de l'environnement et de l'hygiène publique. M. Ouahdi a fait le constat sur l'apparition d'un nouveau phénomène, c'est bien celui de l'augmentation des cas d'envenimation scorpionique à l'intérieur des domiciles qui représentent 70% des cas enregistrés contre 30% à l'extérieur. " La raison est la rurbanisation de nos villes, notamment les bidonvilles qui envahissent nos quartiers, là où il y a un manque d'hygiène", a souligné M. Ouahdi. Nous notons la création du Comité national de lutte contre l'envenimation scorpionique (CNLES) en 1987 dans le domaine de la prise en charge thérapeutique et dans celui de la prévention par la lutte contre la prolifération des scorpions. Dans le même sens, il y a l'action de ramassage utile du scorpion, qui est à l'actif des collectivités locales et du mouvement associatif. Il doit se faire aux alentours des habitations et des lieux publics, et les scorpions sont mis dans des containers spéciaux, ensuite stockés et transmis dans des laboratoires spécialisés dans la fabrication de l'antidote de l'envenimation scorpionique. Nous citons qu'il y a un projet de coopération entre le Mexique et l'Algérie concernant la production d'antidote prévoyant la possibilité pour l'Algérie d'exporter ce médicament. Ouzna Mesroua