La principale ressource souterraine est localisée dans la plaine alluviale de l'oued Sebaou, qui alimente la moitié de la population de la wilaya. La wilaya de Tizi Ouzou n'aura plus soif à en croire les responsables du secteur de l'hydraulique. La mobilisation optimale de la ressource en eau, en ces temps de changements aléatoires du climat, met la région à l'abri des disettes hydriques encore dans les mémoires. Les ressources souterraines et superficielles mobilisées font que la problématique de l'eau est désormais réglée pour le long terme. La principale ressource souterraine est localisée dans la plaine alluviale de l'oued Sebaou qui alimente la moitié de la population de la wilaya. Les ressources souterraines mobilisées sont estimées à quelque 78 hm3/an (78 millions de m3/an). Le débit exploité est de 141 456 m3/j, soit 1 637 l/s. La mise en service du barrage de Taksebt a induit l'arrêt de quelque 40 forages. Quant aux ressources superficielles, elles sont mobilisées essentiellement à partir du barrage de Taksebt avec un volume de 180 hm3. Il est utile de préciser que le volume alloué à la wilaya de Tizi Ouzou à partir du barrage de Taksebt est de 65 hm3, ce qui couvre 35,5% de la population en eau potable. L'exploitation de la station de traitement de cet ouvrage hydrique est confiée aux Canadiens de SNC-Lavalin. Le bail de l'exploitation est de cinq ans. Les autres barrages de moindre envergure (Ouaguenoun, Draâ El-Mizan, Aïn Zaouia, Tizi Ghennif) mobilisent un peu plus de 6 hm3, alors que les retenues collinaires présentent un volume total de 4,5 hm3. Les sources, au nombre de 121, présentent, elles, des potentialités de 16 hm3. Elles alimentent plus de 7% de la population. Pour mobiliser davantage la ressource rare qu'est l'eau, les pouvoirs publics comptent réaliser d'autres barrages. Si le futur barrage de Souk n'Tlata (Draâ Ben Khedda), avec un volume régularisé de 96 hm3 est en instance de réalisation, par contre, trois autres barrages sont en cours d'étude au niveau de l'ANBT ; il s'agit des barrages de Sidi Khelifa (Azeffoun), Bounachi (Aït Khellili) et Zaouia (Makouda), d'une capacité globale de 122 hm3. En dépit de cette politique visiblement volontariste des autorités qui ont engagé de gros investissements pour améliorer le service public de l'eau, des points noirs subsistent encore dans le domaine de l'hydraulique. Pour résorber le déficit constaté, la Direction de l'hydraulique de la wilaya (DHW) a procédé à la réalisation de plusieurs forages dont l'équipement est en cours pour certains, tout comme il a été procédé au renforcement de l'AEP au niveau de certaines localités qui ont souffert du manque d'eau, hier encore récurrent. Même l'aménagement et le captage de sources sont prévus dans le programme de la DHW. Mais ce secteur a deux points noirs qu'on a laissé traîner depuis longtemps : le manque criant d'eau au sud-ouest et au nord de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour les régler définitivement, on a initié deux grands transferts pour alimenter les deux flancs nord et sud, dont les populations ont souffert le martyre en la matière. Pour le flanc sud, le transfert à partir du barrage de Koudiet Acerdoun (Bouira) d'un volume de 21 hm3/an viendra renforcer en eau potable 13 communes de 184 villages avec une population de 220 000 habitants. Ces communes relèvent des daïras de Draâ El-Mizan, Tizi Ghennif, Ouadhias et Boghni. Les travaux sont en cours de réalisation, alors que la mise en service interviendra en principe à la fin 2009. Quant au flanc nord, il sera alimenté grâce au transfert à partir du barrage de Taksebt d'un volume de 7,7 hm3/an, lequel volume desservira une population forte de quelque 140 000 habitants. C'est que la chaîne côtière est des plus désuètes, ce qui a fait que les daïras de Tigzirt et Makouda ont de tout temps passé des étés difficiles. Le cri de détresse lancé par le maire de Makouda, mercredi dernier lors du conseil de wilaya consacré au secteur de l'hydraulique, renseigne sur le sempiternel manque d'eau que vit la Kabylie maritime depuis des lustres. “La situation en matière hydrique est alarmante à Makouda. L'été passé, j'ai dû alimenter les citoyens avec ma propre citerne. Le problème est que la chaîne NTI est défaillante, elle enregistre plus de 60% de déperditions”, dénonce le président de l'APC de Makouda. Les communes de Boudjima et de Tigzirt ne sont pas mieux loties. Intervenant au début des travaux de ce conseil, le wali de Tizi Ouzou, Hocine Mazouz, a rappelé que l'Etat a consenti de gros investissements dans le secteur de l'hydraulique. “C'est un dossier important qui concerne le développement durable”, dira M. Mazouz, pour qui ce secteur aussi vital doit être adossé à une stratégie de développement à long terme. Le président de l'APW, Mohand Ikherbane a noté avec satisfaction les efforts consentis en la matière, même si des points noirs persistent. “Notre wilaya a connu de grandes réalisations dans le domaine, mais au niveau de la distribution, des insuffisances persistent encore”, fera remarquer M. Ikherbane. L'exposé présenté par le directeur de l'hydraulique fait ressortir que les travaux réalisés durant cette année ont permis l'amélioration des indicateurs socioéconomiques. Le secteur en question a renforcé son patrimoine puisqu'il compte, au jour d'aujourd'hui, 1 046 réservoirs, 204 forages, 121 sources, 140 stations de pompage, 6 stations de traitement et 1 station de dessalement (Tigzirt). En outre, le réseau d'adduction est fort de 1 885 km, soit quelque 13% du parc national. La dotation moyenne journalière est de 112 l/j/hab. ce qui n'est pas loin des normes internationales (OMS). Dans le tableau brossé par le responsable de l'hydraulique, on relève la persistance de certaines contraintes : l'opposition de passage sur des terrains privés, l'inadéquation entre moyens humains et matériels, le non-respect des servitudes pour infrastructure hydraulique en exploitation, ce qui rend difficiles les accès pour les réhabilitations et la maintenance. Pour renforcer son encadrement, la Direction de l'hydraulique compte procéder bientôt à des recrutements. Yahia Arkat