Le président du Forum des chefs d'entreprise a regretté, encore une fois, l'absence de concertation avec le gouvernement. Interrogé, hier, sur l'appréciation que porte l'organisation patronale sur le projet de loi de finances 2010, M. Réda Hamiani a précisé que le FCE n'y a pas été associé. “Nous avons été invités une seule fois et reçus par des cadres. Un tel texte nécessite plusieurs réunions”, indique M. Hamiani, qualifiant l'absence de concertation “de grosse déception et de coup grave porté à la confiance”. N'ayant pas encore étudié dans le détail le projet de loi de finances 2010, le président du FCE préfère ne pas s'appesantir sur les mesures prévues dans le texte ; cependant il note avec satisfaction l'engagement “impressionnant” à caractère social de l'Etat. En effet, le projet de loi portant loi de finances pour l'année 2010, adopté lundi par le Conseil des ministres, prévoit près de 1 000 milliards DA pour la politique sociale de l'Etat. “Cela prouve la volonté de l'Etat de prendre en charge les besoins de la population”, souligne M. Hamiani. Le président du Forum des chefs d'entreprise se félicite de cet important effort fait en termes de transferts sociaux. Il le juge opportun, d'autant que la classe moyenne commence à s'effriter. M. Hamiani relève, par ailleurs, que le projet de loi de finances 2010 prévoit un taux de croissance global de 4% (5,5% hors hydrocarbures). Le président du FCE souligne que depuis 2001, la croissance économique est tirée par les dépenses publiques. Pour rappel, le Forum des chefs d'entreprise a toujours plaidé pour la mise en place d'une véritable stratégie de développement économique et social et a averti des dangers que comporte une démarche qui fait reposer sur la seule loi de finances l'ébauche de la politique économique nationale. “C'est réducteur de ramener une politique économique à une loi de finances qui plus est n'est pas capable de durer une année”, estime M. Hamiani, revendiquant un plan de relance de l'industrie, en prenant en charge les préoccupations de l'entreprise. Placer l'entreprise sous toutes ses formes au centre de la politique économique nationale est assurément une démarche nécessaire pour la relance du mouvement de développement économique et social à long terme de notre pays, dans le cadre d'une économie ouverte et concurrentielle. Une telle démarche appelle une action continue et déterminée de l'Etat pour améliorer l'environnement macro-économique et organiser les soutiens indispensables à l'entreprise pour lui permettre de s'adapter aux transformations accélérées d'un environnement économique de plus en plus mondialisé. C'est pourquoi il est important que l'ambitieux programme de consolidation de la croissance, engagé sous l'impulsion du président de la République, puisse aussi favoriser l'émergence des conditions devant permettre aux entreprises de relayer à terme l'effort public d'investissement. Le président du Forum des chefs d'entreprise indique que le travail du gouvernement, dans le cadre de la LFC 2009 pour relancer l'investissement, reste théorique, relevant que l'appareil de production est malade. Les entreprises souffrent d'un environnement difficile. D'anciens problèmes tels que les pertes de change n'ont pas trouvé de solutions. Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP) a relevé l'important budget d'équipement. M. M'rakech plaide pour que l'entreprise soit associée et devienne acteur de développement, souhaitant le développement “d'une participation active des opérateurs, comme cela se fait partout ailleurs”. Le président de la CAP estime qu'“on peine aujourd'hui à établir les hiérarchies”, ajoutant qu'il ne faut pas “créer un climat malsain entre l'entreprise publique et l'entreprise privée”.