Au moment où la localité de Aïn El-Hammam s'attelle à accueillir le 33e conclave ordinaire de la CADC qui aura lieu le week-end prochain à 17h, les délégués de la CADC sont en concertation permanente entre eux et avec la population. C'est que l'offre de dialogue du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a été prise très au sérieux, d'autant plus que l'exigence du mouvement citoyen a toujours été que le premier magistrat du pays doit se prononcer publiquement et officiellement sur la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur. En partant du fait que cette plate-forme explicitée à Larbaâ Nath-Irathen est un projet de société dont l'objectif est de trouver une solution à une crise multidimensionnelle nationale, donc elle ne touche nullement ni à “l'unité nationale” ni à “l'intégrité de l'Algérie éternelle”, l'invitation de Bouteflika, même s'il doit faire des précisions, mérite d'être bien méditée. La prudence, il est bien clair, est de mise. Des délégués l'ont bien dit avant-hier lors de leur point de presse. Un pouvoir responsable de l'assassinat de 123 jeunes et de milliers de blessés est loin de mériter la confiance. D'aucuns estiment, par ailleurs, que si le président de la République n'a pas directement évoqué la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur, il a en revanche parlé de sa mise en œuvre, ce qui induirait systématiquement le premier point. Du temps et beaucoup de concertation, c'est ce que préconise le mouvement citoyen, pour ne pas sacrifier inutilement sur l'autel de la précipitation près de trois années de combat pour la citoyenneté et l'avènement d'un véritable Etat de droit. Si le mouvement accepte d'aller à la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur, il entrera dans une seconde phase du combat. Des délégués ne feraient que superviser cette mise en œuvre, car la place sera laissée aux divers experts des différents domaines directement évoqués dans la plate-forme d'El-Kseur, explicitée à Larbaâ Nath-Irathen en tant que projet de société démocratique et républicain, tel que dicté dans les principes directeurs, le code d'honneur et le reste des documents du mouvement citoyen. Cette phase prendrait certainement plusieurs années encore et le mouvement citoyen poursuivrait son combat pour la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur d'une autre manière. En tout cas, pour le moment, aucune décision n'a encore été prise. Les différentes coordinations soumettront leurs diverses positions ce week-end et le débat sera certainement intéressant à suivre. En tout état de cause, une décision doit être nécessairement consensuelle pour permettre aux choses d'évoluer et ne pas rester en statu quo. K. S.