Le sommet spécial de l'Union africaine (UA) sur les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées internes en Afrique a adopté, vendredi à Kampala (Ouganda), la Convention de l'UA sur la protection et l'assistance aux personnes déplacées internes en Afrique. Le sommet a également adopté la Déclaration de Kampala sur les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées internes en Afrique. Dans une déclaration à l'APS, à l'issue des travaux de cette réunion, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a souligné que l'Algérie a joué un rôle de “premier plan”et pris une “part active” à l'élaboration de ces deux documents, et ce tout au long d'un processus qui avait commencé à Addis-Abeba, en novembre 2008, avec la tenue d'une réunion d'experts, suivie d'une conférence des ministres en charge des questions liées aux réfugiés. L'Algérie a œuvré en vue de la “consolidation des principes de droit international et de droit humanitaire dans la protection des ces populations vulnérables que sont les réfugiés et les personnes déplacées”, a poursuivi le ministre. L'accent a été mis par l'Algérie, a indiqué M. Messahel, sur “le caractère sacré du droit au retour et sur l'impératif d'inscrire la recherche de solutions durables au douloureux phénomène des réfugiés et des personnes déplacées, dans le cadre d'une démarche orientée vers le développement et le règlement de leurs causes profondes comme l'avait souligné le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, dans son adresse au sommet”. S'agissant de la situation des réfugiés sahraouis, M. Messahel a précisé que cette question “a été évoquée sous l'angle d'un règlement politique fondé sur le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux décisions du Conseil de Sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies”. Par ailleurs, “l'Algérie a veillé à ce que ces deux importants documents de l'Union africaine s'appuient sur des concepts clairs, en ce qui concerne la protection et l'assistance aux personnes déplacées dans des situations de conflit armé afin d'éviter toute équivoque sur le statut juridique ou une quelconque reconnaissance légale à des groupes armés considérés à juste titre comme hors la loi”, a-t-il ajouté. M. Messahel a tenu à rappeler que cette convention “prend en charge la problématique de la protection des personnes déplacées internes sous ses divers aspects tels que la prévention du déplacement forcé, l'assistance humanitaire aux personnes déplacées, le retour et la réinsertion socio-économique”. C'est ainsi, a-t-il ajouté, que la convention a précisé “le rôle et les devoirs des différents acteurs sur le terrain en insistant particulièrement sur la souveraineté des Etats, et en balisant le champ des obligations et des devoirs des organisations humanitaires dans l'exercice de leur mission d'assistance aux personnes déplacées”. Le ministre a indiqué, enfin, qu'avec l'adoption de cette convention, dédiée à la protection et à l'assistance aux personnes déplacées internes, “l'UA est à l'avant-garde dans la mise en place d'un cadre juridique international dans le domaine humanitaire”. À une question sur les délais d'entrée en vigueur de la convention, il a précisé que “celle-ci sera effective après la 15e ratification par les Etats membres”. “L'Algérie, pour ce qui la concerne, prendra en charge cette question en suivant les procédures prévues par la Constitution et la loi”, a-t-il dit.