“Des ondes de chaleur fulgurantes, des orages féroces, des ouragans et d'autres évènements climatiques extrêmes pourraient balayer la surface de la terre au fur et à mesure que les niveaux des océans augmentent lentement. De grandes parties de la planète peuvent devenir inhospitalières, des écosystèmes peuvent s'effondrer et des moissons échouées, des villes entières et des nations sur des îles peuvent disparaître et des millions de personnes peuvent perdre la vie ou se retrouver sans abri dans une onde de destruction sans parallèle dans notre histoire.” Ce n'est pas un générique d'un film de science-fiction, encore moins d'un conte pour enfants en mal de sommeil, mais une présentation du désastre qui guette notre planète par l'incidence d'un réchauffement de 4° C. Lancée il y a quelques jours à Londres par le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, le ministre de l'Energie et du Climat, Ed Miliband et le professeur John Beddignton, une carte illustrant les conséquences planétaires si l'humanité ne réussit pas à maintenir la hausse de la température en deçà de 2 degrés a été présentée dimanche à la presse algérienne au cours d'une table ronde au siège de l'ambassade à Alger. Cette présentation, qui se veut une campagne de sensibilisation de l'opinion à la veille du Sommet de Copenhague, révèle tous les dangers qui guettent l'humanité dans les prochaines décennies si des mesures urgentes ne sont pas prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et encourager les énergies renouvelables. “Bon élève” en matière écologique, l'Angleterre s'emploie à convaincre le reste du monde de la nécessité de parvenir à un accord “ambitieux” lors du Sommet de Copenhague pour éviter le désastre, pour reprendre le vocable de Son Excellence Andrew Henderson. “C'est une situation dangereuse, on veut attirer l'attention du monde. Il faut négocier avec tout le monde pour parvenir à un accord”, affirme l'ambassadeur. Produite grâce à la contribution de 27 chercheurs de renom, la carte illustre les impacts du réchauffement climatique. Un constat qui donne froid dans le dos. “Il faut de grands efforts. Il y a de grands défis des pays producteurs de pétrole mais aussi de consommateurs. Il faut un partenariat et encourager les énergies renouvelables”, a suggéré Henderson. Même s'il admet qu'il reste beaucoup à faire pour convaincre les pays pour souscrire à la démarche visant maintenir la température en deçà de 2 degrés, le diplomate anglais se montre toutefois optimiste pour le Sommet de Copenhague. “Il reste beaucoup à faire, mais tout le monde doit jouer son rôle. Je reste optimiste. Il faut un accord juste et durable”. Les médias et les gouvernements font-ils suffisamment d'efforts pour sensibiliser l'opinion sur les changements climatiques et ses conséquences ? “Non, nous ne faisons pas suffisamment d'efforts pour cela”. Selon Mohamed Amimour, responsable des affaires énergétiques et du changement climatique à l'ambassade, l'objectif recherché est de promouvoir une économie moins carbonisée. “Il faut atteindre 20% d'efficacité énergétique, 20% de réduction de gaz à effet de serre et 20% d'énergie renouvelable”, dit-il. “Si on ne fait rien, cela coûtera 20% du PIB mondial”. L'enjeu est donc de taille. Et le sujet est chaud.