D'éminents chercheurs en anthropologie étaient avant hier au rendez-vous tracé par le ministère de la Culture et le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques. En effet, Michel Brunet découvreur du crâne de Toumai datant de 7 millions d'années au Tchad, le professeur et chercheur Maurice Taieb père de Lucy qui date de 3,4 millions d'années en Ethiopie, Berhane Asfaw d'Ethiopie co-découvreur d'Ardipithécus qui date de 4,4 millions d'années et qui a été publié le 2 du mois en cours ainsi que Mohammed Sahnouni, chercheur Algérien exerçant à l'université d'Indiana aux USA et au Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques d'Algérie et découvreur du site d'Aïn Hanech dans la commune de Guelta Zerga à El-Eulma à l'est de Sétif et qui date de 2 millions d'années ainsi qu'un panel de plus de 35 chercheurs africains et africanistes venus des quatre coins du monde. Organisé sous le patronage de Mme la ministre de la Culture et du wali de Sétif le colloque international de préhistoire “L'Afrique, berceau de l'humanité : découvertes récentes s'inscrit dans le cadre du deuxième festival culturel panafricain dont l'organisation a été confiée à l'Algérie par l'Union africaine. Rappelons que la première édition dudit festival a été organisée en Algérie en 1969. Lors de son allocution d'ouverture, Mme Saïda Benhabylès, ministre de la Recherche scientifique, a mis l'accent sur l'importance de cette manifestation scientifique tout en rappelant les objectifs tracés par les organisateurs au point où ces derniers ont adopté les principaux points du discours comme ligne directrice du séminaire. “Cette activité vise à "décoloniser" l'Afrique et à accompagner la démarche des chercheurs dans l'appropriation de l'histoire car on ne peut avancer que lorsqu'on sait qui nous sommes”, renchérit la ministre dans un passage de son allocution qui a été très appréciée par les participants. Par ailleurs, la ministre a rappelé les efforts de l'Algérie dans le cadre du Neepad et des rencontres africaines. Durant trois jours, les invités participant travaillant dans les domaines de la paléontologie humaine et la préhistoire ancienne exposeront leurs travaux de recherche et débattront les découvertes effectuées récemment dans le continent noir ainsi que leurs implications sur l'évolution biologique et culturelle des premiers hominidés. Une opportunité pour faire le point sur les dernières découvertes tout en aspirant à traiter plusieurs problématiques, à savoir l'émergence de la bipédie, l'émergence d'homo erectus, la nature du pré-Oldowayen et sa signification, le temps de l'apparition de l'Acheuléen, l'identité des artisans des plus anciens outils… Rappelons que le premier fossile d'hominidé fut découvert en 1924 à Taung en Afrique du Sud par Raymond Dart et fut baptisé Australopithecus africanus.