Déjà affaibli par ses déboires en championnat, la nouvelle défaite concédée à domicile (1-0) en Coupe nord-africaine contre l'équipe tunisienne du CS Sfax a enfoncé le Chabab de Belouizdad dans une crise profonde. Ce nouvel échec, qui n'est pas été passé sous silence par les supporters, a provoqué le départ du président du club. N'ayant pas admis le traitement hostile auquel il a eu droit de la part des supporters belouizdadis, Mahfoud Kerbadj a annoncé sa démission quelques heures après le match. Le premier responsable du club qui, depuis quelque temps seulement, était considéré comme le messie ayant réussi à remettre le Chabab sur les rails, après notamment le dernier titre de la Coupe d'Algérie que l'équipe a remporté sous son règne, a essuyé mardi soir de sévères critiques et de graves insultes, l'ayant poussé à jeter l'éponge. “Une démission irréversible”, précise le concerné, qui a quitté le stade juste à la fin de la première période. “Il y a des limites à tout et la limite pour moi, c'est d'être touché dans mon amour-propre. Ce qui s'est passé mardi est irréparable. Je ne peux tolérer qu'on m'insulte”, se révolte Kerbadj dont la fin ressemble à celle de beaucoup de ses prédécesseurs : Lefkir, Ferrah, Hassani puis Kalem, pour ne citer que ceux-là, qui ont été tous chassés de manière directe ou indirecte par ces mêmes supporters. La révolte de ces derniers était, en tout cas, grande en cette soirée de mardi. Ils s'en sont prient violemment à leur équipe. Pendant tout le match, alors que l'équipe peinait à revenir au score, le public n'a pas cessé d'entonner des slogans contre les joueurs, l'entraîneur et le président. À la fin de la partie, on a carrément frôlé les émeutes du côté d'El-Annasser. Ces supporters déchaînés ont assiégé le stade et tenté de forcer le cordon de sécurité pour envahir les vestiaires du CRB. Le service d'ordre a dû déployer la force pour disperser la foule qui attendait l'équipe à la sortie, pendant que les joueurs étaient restés cloués durant presque une heure dans les vestiaires par peur de représailles de leurs fans. Cette première sortie ratée en Coupe nord-africaine des vainqueurs de coupe contre un potentiel rival du football algérien a causé de sérieux dégâts dans la maison belouizdadie. Outre la crise que va sans nul doute engendrer la démission de son président Mahfoud Kerbadj, sur le plan purement sportif, le Chabab est sur le point de faire ses adieux à l'un de ses principaux objectifs de la saison. Défait logiquement 1 à 0 chez lui par une plus méritante équipe sfaxienne, pourtant complètement remaniée – l'entraîneur Luka Perozevic a décidé de laisser comme remplaçants ses meilleurs joueurs dont Nafti et Guemamdia –, il serait très difficile pour le Chabab de renverser la vapeur lors du match retour pour aller en finale. Au vu de la prestation du CRB face aux Sfaxiens, il a été constaté la différence de niveau (expérience, maturité tactique…) entre les deux équipes, ainsi que la qualité du staff technique, puisque Yaïche a montré ses limites lors de cette confrontation. Sachant que les Algérois étaient menés au score lors de la première mi-temps, les changements opérés par le coach du CRB n'ont pu éviter la déroute de son équipe. Des choix (les remplacements de Mekhout et Younès) qui ont soulevé le courroux du public belouizdadi connaisseur en la matière, prédisaient en quelque sorte l'issue finale de la partie. Tout ce scénario intervient à la veille d'un classique face à la JSK qui a toujours tenu en haleine les amoureux du club, dont les appréhensions sont légitimes.