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“Après la répression, le peuple attendait l'opportunité de se soulever”
Mohamed Mechati, membre du comité des 21, à Liberté
Publié dans Liberté le 01 - 11 - 2009

Dans cet entretien, Mohamed Mechati revient sur les circonstances politiques et historiques qui ont précédé le déclenchement de la guerre de Libération nationale. Il évoque également l'impréparation de la Révolution, chose qui a nécessité la tenue du congrès de la Soummam.
Liberté : Pourquoi Novembre 1954 ?
Mohamed Mechati : ç'aurait pu être plus tôt. La volonté de se révolter contre l'ordre colonial existait depuis toujours dans la conscience du peuple. D'ailleurs au cours de notre histoire coloniale, plusieurs révoltes ont eu lieu. Tous les cinq-six ans, éclatait un soulèvement quelque part sur le territoire national. S'ils n'ont pas réussi, c'est parce qu'ils n'étaient pas encadrés, pas pensés et donc pas organisés. Novembre s'inscrit dans le subconscient du peuple. Il aurait réussi indépendamment de la qualité de ses initiateurs.
Qu'est-ce qui a fait que ce fut justement ces incitateurs ?
Les divergences entre Messali Hadj et le Comité central se sont aggravées après le congrès de 1953. Mécontent des résolutions du congrès, Messali exigea les pleins pouvoirs. Et devant le refus de la nouvelle direction, le vieux dirigeant lança un appel à la base pour qu'elle se révolte contre un Comité central qu'il accuse de trahison. Devant l'aggravation de la situation, Hocine Lahouel, membre du CC et ancien secrétaire général du parti, décida de la création du Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action.
Il fit venir Boudiaf de France pour relancer le Crua sur les bases de l'OS dissoute en 1951 après l'affaire de Tébessa. Boudiaf constitua son équipe (Ben Boulaïd, Ben M'hidi, Didouche, Bitat). Et au lieu d'une réunion des responsables connus de l'OS (3 pour chacun des trois départements), il convoqua une réunion de 21 personnes dont 16 du département de Constantine, 3 d'Alger et 1 d'Oran. La réunion eut lieu au domicile du militant Lyès Derriche à Clos-Salembier. L'ordre du jour fut dévoilé séance tenante. Il n'y eut pas de bilan de l'action de l'OS, ce qui aurait soulevé la responsabilité de la gestion autoritaire et “musclée” de Boudiaf qui a conduit au mécontentement des militants, et indirectement à l'affaire de Tébessa. Des responsables de Constantine, qui n'avaient pas été informés du contenu de la rencontre d'Alger (Ramdane Benbdelmalek, Slimane Mellah, Habbachi, Bouali Saïd dit La Motta, Badji Mokhtar, Haddad Youcef, Bentobbal Lakhdar, Mechati Mohamed) se sont réunis, avec à leur tête Aberrahmane Guerras. Didouche Mourad y représentait Boudiaf. Le propos était de convaincre Boudiaf d'organiser une nouvelle réunion avec la participation des responsables de département à égalité de représentation, de discuter de la date de déclenchement de l'action armée et du choix d'une personnalité pour représenter la Révolution à l'étranger (fut proposé le nom de Lamine Debaghine, initiateur principal, avec Belouizdad, de l'OS, au congrès de 1947).
Mais Didouche Mourad opposa une fin de non-recevoir à la proposition. Beaucoup de ces “contestataires” ne furent d'ailleurs pas avertis de la date de déclenchement de l'action armée. Ce qui permit à la police française de les arrêter. Ils furent condamnés à la prison avant de rejoindre la Révolution à leur libération.
Certains (Bakhouche Abdesslam, Zighet Smaïn, Zadi Chérif, Bouali et Mellah Rachid) subirent le même sort que Abane Ramdane : on nous dira qu'ils sont “tombés au champ d'honneur”.
L'état d'esprit n'était donc pas très unitaire à la veille du 1er Novembre. Qu'est-ce qui explique alors le succès de la Révolution ?
Le Crua n'a pas pris le temps d'une préparation concertée et d'organiser un passage à l'action suffisamment réfléchi. C'est ce qui explique d'ailleurs la nécessité du congrès de la Soummam, venu heureusement revoir, corriger et compléter l'impréparation politique et stratégique de la Révolution. Cela dit, et malgré les insuffisances et les anomalies signalées, l'action ne pouvait échouer. Après une si longue période de répression et d'humiliation, le peuple attendait l'opportunité de se soulever ; il réclamait des armes. C'est cet état d'esprit national bien perçu par les militants que Ben M'hidi a exprimé par cette formule : “Jetons la Révolution dans la rue ; elle sera portée par le peuple.” Le résultat est là : l'indépendance nationale acquise au prix des sacrifices que l'on sait. Le peuple a malheureusement été frustré de sa victoire par la trahison de certains dirigeants prioritairement préoccupés par la course au pouvoir.


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